| IMITABLE, adj. A. − Que l'on peut imiter. Anton. inimitable.Un procédé (difficilement) imitable. Les romans de M. Zola sont aisément imitables (A. France, Vie littér.,1890, p. 196).Si on ne cultive les littératures anciennes que pour y chercher des modèles, à quoi bon cultiver celles qui, tout en ayant leurs beautés originales, ne sont point imitables pour nous? (Renan, Avenir sc.,1890, p. 204).Les chefs et les prêtres se parèrent d'ornements qu'ils voulaient (...) peu imitables pour leur demeurer exclusifs (Metta, Pierres préc.,1960, p. 6) : 1. ... la vraie ressemblance [d'un portrait] ne tient pas à ce qui est forme, et qui est mécaniquement imitable, mais aux jeux de la couleur soutenue et comme nourrie par la patiente recherche du peintre...
Alain, Beaux-arts,1920, p. 257. − Emploi subst. masc. La part d'une chose que l'on peut imiter. L'imitation qu'on en fait dépouille une œuvre de l'imitable (Valéry, Tel quel I,1941, p. 170). B. − Que l'on devrait imiter. Une action, une conduite imitable : 2. Mais c'est un peu l'inconvénient de ces honnêtes ralliés, (...) d'être proposés pour bons sujets imitables à des hommes qui ont une toute autre verdeur et une autre sève.
Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 5, 1859, p. 76. C. − Synon. de simulable : 3. Nous reconnaissons un cercle comme cercle, et une assiette comme circulaire, qu'elle soit proche ou lointaine, et par conséquent qu'elle projette sur la rétine un cercle grand ou petit, et qu'elle soit de face, de profil ou de trois quarts, c'est-à-dire qu'elle projette sur la rétine un cercle, une ellipse, ou un trapèze allongé. Cette performance, d'après les postulats de la cybernétique, doit se faire par montages nerveux, et doit être imitable par montages mécaniques.
Ruyer, Cybernétique,1954, p. 61. REM. Imitabilité, subst. fém.Fait d'être imitable. C'est bien par son essence que Dieu connaît les créatures possibles, mais les idées qu'il a de ces créatures ne sont pas des vues de son essence, ni même de son imitabilité, mais bien de ses imitations (Gilson, Espr. philos. médiév.,1931, p. 166). Prononc. et Orth. : [imitabl̥]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Av. 1520 (Seyssel, Guerres civiles, L. VI, extraict de Plutarque, ch. 3 ds Hug.). Dér. de imiter*; suff. -able*. Fréq. abs. littér. : 15. |