| IGNOBLEMENT, adv. A. − D'une manière ignoble, qui suscite le dégoût moral ou physique. 1. [Déterminant un verbe] Se conduire, se venger ignoblement. Il y a des airs d'une très belle harmonie [en Allemagne] (...) mais les orchestres sont détestables et rendent ignoblement ces beaux airs (Stendhal, Journal,1808, p. 452).Après que ce pleutre, emmenant presque toute notre cavalerie et nombre de nos canons, eut passé ignoblement à l'ennemi (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 309). 2. [Déterminant un adj.] Le second était gros, court, robuste, mais ignoblement sale et pauvre (Soulié, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 297) : ... j'avais repris la route avec le sentiment de la délivrance. J'étais ignoblement heureux au volant de ma voiture. Je m'émerveillais du paysage breton. On s'arrange mieux avec les pierres et avec les arbres qu'avec les hommes. Je fuyais l'idée de mon impuissance...
Guéhenno, Journal « Révol. »,1938, p. 137. B. − P. hyperb. Synon. extrêmement, horriblement, terriblement.Il se cognait partout sans lunettes, il était ignoblement myope, il aurait renversé les taupes, il lui fallait des verres épais, des vrais cabochons comme calibre (Céline, Mort à crédit,1936, p. 269).Je m'ennuie, dit-elle avec passion. Je m'ennuie ignoblement (Beauvoir, Invitée,1943, p. 353). Prononc. et Orth. : [iɳ
ɔbləmɑ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1576 ignobilement (Sasbout, Dict. flam.-fr. d'apr. FEW t. 4, p. 542a); 1762 ignoblement (Ac.). Dér. de ignoble*; suff. -ment2*. Fréq. abs. littér. : 57. |