| HÉTAIRIE, HÉTÉRIE, subst. fém. A. − ANTIQ. GR. Association généralement secrète et de caractère politique. L'antique religion dont nous retrouvons l'empreinte dans (...) le repas commun de Sparte, des hétairies carthaginoises et des anciens peuples d'Italie (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 766).À cette forte préférence pour le culte national se joignait, chez les grands empereurs du IIesiècle, la crainte des hétéries (...) ou associations susceptibles de devenir des factions dans les villes (Renan, Évangiles,1877, p. 396). B. − HIST. MOD. 1. Société littéraire ou politique de la Grèce moderne. (Dict. xixeet xxes.). 2. En partic. Société secrète qui s'est donné pour but d'assurer le succès de la guerre de l'indépendance hellénique contre les Turcs. La mission de notre bande se bornait à fournir secrètement de la poudre et des fusils aux carbonari du Piémont, aux hétéries grecques de Janina, qui proclamaient alors leur indépendance contre le sultan (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 309). Prononc. et Orth. : [etε
ʀi] ou [ete-]. Att. ds Ac. 1878 : -tai- ou -té- comme ds la majorité des dict. gén. du xixes. (Lar. 19e-20e, Littré; ce dernier renvoie de -tai- à -té- alors que Lar. 20edéconseille -té-) et du xxes. (Rob., Lar. Lang. fr.). Étymol. et Hist. 1. 1834 hétairie « société secrète » (Boiste); 2. 1840 « dans l'Antiquité, association aristocratique de caractère essentiellement politique » les hétairies carthaginoises (P. Leroux, loc. cit.); 1866 hétérie (Littré). Empr. au lat. imp.hetaeria « confrérie, collège, association », lui-même du gr. ε
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α « association de camarades », en partic. à Athènes : « association politique », de ε
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ς « compagnon ». |