| HOU1, mot inv. A. − [S'emploie redoublé, sous forme d'un cri lancé gén. à tue-tête, pour signaler sa présence à qqn] L'appel de Frantz − Hou-ou! Cette fois, j'ai entendu. C'est un signal, un appel sur deux notes, haute et basse, que j'ai déjà entendu jadis (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 281). − Emploi subst. masc. Pouthier pousse un Hou! Hou! − cri de ralliement d'une société de plaisir, il y a une dizaine d'années. Une fenêtre s'ouvre : Hou! Hou! C'est son cousin qui descend (Goncourt, Journal,1856, p. 287). B. − Parfois redoublé 1. Emploi abs. [S'emploie à l'adresse de qqn pour lui marquer sa désapprobation, son hostilité ou pour lui faire honte] Hou, hou, les cornes*. Elle gigotait, elle montrait son derrière et son devant, des gens criaient : hou! hou! pour lui faire la conduite, à cause qu'on ne l'aime guère (Zola, Terre,1887, p. 514). − Emploi subst. masc. Les matelots, s'exaspérant contre le traître, l'accueillent avec un hou! qu'ils poussent tous ensemble (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 105).Souvent, les combattants se mettent en colère et s'assènent des volées de coups de poing au milieu des « Hou » de la foule (Morand, Londres,1933, p. 150). 2. [Construit avec un subst. ou une exclam., s'emploie pour marquer sa désapprobation, son hostilité ou se moquer de qqn/qqc. (désigné par le subst. ou dans la prop.)] Hou, le méchant. Eugénie à Edgard : C'est égal, ma sœur n'ira pas en omnibus. Edgard : Hou! la vilaine petite fille! (Barrière, Capendu, Faux bonsh.,1856, II, 12, p. 85).Vous avez vos grands yeux tout gonflés, tout ternis, tout rouges. Voulez-vous sourire? Hou! qu'elle est laide! (Géraldy, Toi et moi,1913, p. 121).V. carotte ex. 1 : De partout, des cris maintenant prenaient corps : Hou, hou, [it. ds le texte] les Trois Ans! − Hou, hou [it. ds le texte] les Trois Ans! scandés comme des vers pentasyllabiques.
Aragon, Beaux quart.,1936, p. 339. C. − Souvent employé seul. [S'emploie par jeu sous forme d'un cri lancé à qqn qui passe à proximité pour le surprendre et lui faire peur] Elle courait autour des arbres marqués, et si son père ne la regardait pas, elle se cachait pour faire : « Hou! » (Schwob, Monelle,1894, p. 63).Antoinette s'avisait, en passant, (...) de lui faire peur, en se lançant sur lui et criant brusquement : − Hou! Hou! (Rolland, J.-Chr., Antoinette,1908, p. 838). Rem. Dans les jeux d'enfants, hou note le cri conventionnellement attribué au loup. Cf. hou! le loup! D. − Presque toujours employé seul. [S'emploie pour signaler à son interlocuteur qu'on éprouve du désagrément ou de la douleur face à (l'évocation d') une situation pénible] Ces deux causes suffisaient en effet pour lui donner une teinte lugubre. − Hou! s'écria Mmede Villefort, c'est effrayant, en effet (Dumas père, Monte-Cristo, t. 2, 1846, p. 66).Mais le père Amable se mit à gémir : « Hou! hou! hou! qué misère! Hou, hou j'peux point. J'ai l'dos noué (...) » (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père Amable, 1886, p. 222).Regardez, j'ai de la poudre sur les joues et sur le cou. Ça me pique comme un cent d'aiguilles, hou! (Bernanos, Mauv. rêve,1948, p. 956). Prononc. et Orth. : [u] init. asp. Homon. houe, houx. Étymol. et Hist. Ca 1285 (A. de La Halle, Robin et Marion, 400 ds T.-L.). Onomatopée. Bbg. Espe (H.). Die Interjektionen im Altfranzösischen. Berlin, 1908, pp. 21-22. |