| HIPPOPOTAME, subst. masc. Gros mammifère ongulé, herbivore non ruminant, amphibie, vivant en Afrique, aux petits yeux ronds, aux oreilles très courtes et aux membres trapus terminés par quatre doigts. Souffler comme un hippopotame. Le monstrueux hippopotame, comme la vieille divinité de ce fleuve africain, fendant l'onde bouillonnante, montre son corps noir et cuirassé tout ruisselant d'eau (Sue, Atar-Gull,1831, p. 15).Les lourds hippopotames, pareils à des blocs de granit rose recouverts d'une lèpre de mousse noire, (...) levaient au-dessus du fleuve leurs mufles énormes (Gautier, Rom. momie,1858, p. 329) :... des hippopotames sont en vue. (...) les mufles monstrueux reparaissent en aval (...). On canarde ces pauvres animaux qui, toutes les cinq minutes, laissent paraître un bout de museau pour respirer (...). Je voudrais savoir quand peuvent bien dormir les hippopotames? Durant toute la nuit, ils pâturent. Le jour ils vivent dans l'eau...
Gide, Retour Tchad,1928, p. 901, 902. − Au fig., fam. Personne épaisse, difforme, gauche. Monseigneur a un tempéramment si peu nerveux! Monseigneur est un hippopotame si bien cuirassé! (Flaub., Corresp.,1862, p. 53).C'est le sergent infirmier, un frère mariste, énorme bonhomme (...). On voit se hâter discrètement cette silhouette d'hippopotame barbu. Il souffle (Barbusse, Feu,1916, p. 201). REM. 1. Hippopotamesque, adj.Qui rappelle un hippopotame et ses caractéristiques. Un petit œil hippopotamesque, clair, fin et qui veille, même voilé; les traits comme au centre d'un visage énorme (Goncourt, Journal,1865, p. 128).Ils ont aussi un instrument, une sorte de trompette (...). Un bruit de glotte énorme et hippopotamesque en sort (H. Michaux, Un Barbare en Asie, Paris, Gallimard, 1945, p. 111). 2. Hippopotamique, adj.Même sens. La grosse fruitière représentée par l'hippopotamique mademoiselle Flore. (Th. Gautier, Hist. art dram.,1838, I, 93 ds Quem. DDL t. 2). Prononc. et Orth. : [ipɔpɔtam]. ,,N'aspirez pas l'h`` (Fér. 1768). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 zool. ypopotamox (A. De Paris, Alexandre, III, 1117 ds Elliott Monographs, no37, p. 168); 1546 hipopotame (Rabelais, Tiers Livre, éd. Ch. Marty-Laveaux, ch. XXXIX); 2. 1856 « personne énorme » (Hugo, Contempl., p. 83 : quelle grosseur! quelles sueurs, quelle rougeur! C'est un hippopotame habillé en bourgeois). Empr. au lat. imp.hippopotamus au sens 1, lui-même du gr. ι
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π
π
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ς « cheval du fleuve (en partic. du Nil) » composé de ι
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π
π
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ς « cheval » et de π
ο
τ
α
μ
ο
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ς « fleuve »; les formes ypotame, ipotame ca 1265 (Brunet Latin, Trésor, éd. Fr. J. Carmody, I, § 135), ipothahm ca 1330 (Nicole Bozon, Contes moralisés, 72 ds T.-L.), hipotame (Rich. 1680 − Miège 1688) sont dues à une simplification haplologique. Fréq. abs. littér. : 171. |