| HERBEUX, -EUSE, adj. A. − Où il y a de l'herbe. Chemin, sentier, sol, terrain herbeux; allée, plaine, prairie herbeuse; rives, terres, steppes, savanes herbeuses. La rue silencieuse aux gros pavés herbeux (Péladan, Vice supr.,1884, p. 132).L'eau sommeillait dans des mares herbeuses (Gracq, Argol,1938, p. 19) : Nous suivons la piste qui est, au milieu des champs confusément herbeux, un champ glaiseux rayé d'innombrables ornières parallèles, labouré dans le même sens par les pieds et les roues qui vont vers l'avant et qui vont vers l'arrière.
Barbusse, Feu,1916, p. 333. Rem. Thomas 1956 observe : ,,Herbeux se dit surtout d'un lieu « où il croît de l'herbe » Clairière herbeuse (Acad.) (...) Herbu dit plus et marque que l'endroit est « couvert d'herbe », que « l'herbe y foisonne » : Un champ herbu (Acad.). Un pré fort herbu (Id.)``. Cette distinction généralement vérifiée n'est cependant pas absolue : Un pays gras, rond, plantureux, herbeux et feuillu comme dit notre peintre Boulanger, assez propre aux scènes décrites dans Werther (Sainte-Beuve, Corresp., t. 1, 1829, p. 152). L'allée était toute herbeuse, comme une prairie (Michelet, Journal, 1841, p. 366). B. − Qui est relatif à l'herbe, qui est de la nature de l'herbe. Les cohortes silencieuses des ramiers et ces nuages gris de sansonnets, tournant comme des nuées d'orage avant de s'abattre sur les chaumes herbeux (Pergaud, De Goupil,1910, p. 178).Cette odeur herbeuse, ces ténèbres bruissantes lui donnaient l'idée d'un bonheur qu'il aurait pu goûter (Mauriac, Génitrix,1923, p. 349). Prononc. et Orth. : [ε
ʀbø], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1100 val herbus (Roland, éd. J. Bédier, 1018). Empr. au lat. imp.herbosus « couvert d'herbe » lui-même dér. de herba « herbe », v. ce mot. Fréq. abs. littér. : 80. |