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HARNACHEMENT, subst. masc.
A. − Action de harnacher. Palefrenier habile au harnachement des chevaux (Rob.).
B. − Ensemble des harnais, équipement des chevaux de selle et, par extension, de tous les animaux de selle et de trait. Harnachement d'un chameau, d'une mule, des montures; un riche harnachement en cuir fauve. Ces dromadaires ont un splendide harnachement (Du Camp, Nil,1854, p. 56) :
... ce noble coursier a conservé encore intact son riche harnachement de velours rouge; la selle, la housse et les brides sont couvertes de somptueuses broderies d'or... D'Allemagne, Hist. jouets,1902, p. 46.
− En partic. Équipage d'uniforme des chevaux de cavalerie. Brillant harnachement (Ac. 1878, 1935).
C. − P. anal.
1. Équipement d'un militaire ou d'une personne assurant un service public. Harnachement d'un brigadier, des sapeurs-pompiers. Un groupe de soldats porteurs, en plus de leur harnachement, de caisses et de paquets ficelés dans du papier (Barbusse, Feu,1916, p. 108).
2. Équipement très encombrant qu'une personne porte sur elle ou avec elle. Un harnachement de bidons. Entre Marignan, harnachement complet et plus que complet : un sac sur le dos, dans les mains une boîte à couleurs, un parasol, un pliant, etc. (Meilhac, Halévy, Cigale,1877, I, 1, p. 4).
3. Vêtement de cérémonie ou d'obligation, lourd et incommode qui entrave l'aisance et la liberté des mouvements. Des cols empesés, des manchettes empesées, des chapeaux, des cravates (...), des bottines montantes, voire des gants. Ils s'éventaient et disaient : « Quelle chaleur! » Il faisait 22 degrés. Peut-être, sous leur harnachement, avaient-ils réellement chaud, mais plutôt crever que risquer d'être pris pour autre chose qu'un bourgeois, dont ce harnachement était la livrée (Montherl., Célibataires,1934, p. 836).
P. métaph. Pour moi qui les ai aimés tous deux, ni le harnachement idéologique barrésien ni l'affreuse nudité gidienne finalement ne m'auront séduit (Mauriac, Mém. int.,1959, p. 127).
− P. ext. Vêtement qui surprend, qui peut paraître ridicule. Synon. accoutrement.Il avait cru nécessaire de s'acheter les gros souliers, le pantalon Lafont, la veste de velours côtelé (...). Ce harnachement trop neuf et trop vrai lui donnait l'air d'un paysan d'estrade (H. Bazin, Tête contre murs,1949, p. 235).
REM.
Harnacherie, subst. fém.,péj. Harnachement. À droite, grande allée sans porte cochère, encombrée de toutes les vieilleries, vieilles voitures, clouteries, harnacheries, etc. (Goncourt,Journal,1856,p. 295).
Prononc. et Orth. : [aʀnaʃmɑ ̃] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. [xives. (Archives du Nord, B 20168, no156085, fo8 ds IGLF : un aultre harnasment bordé avoec II. peres sorlers de fer); 1561 s. réf. ds Bl.-W.1-5] 1. 1494-95 arnechement « ensemble des harnais, équipement des chevaux » (Jean de Paris, éd. E. Wickersheimer, p. 45); 2. 1636 « action de harnacher » (Monet); 3. 1836 « habillement lourd et incommode » (Stendhal, L. Leuwen, t. 1, p. 220). Dér. de harnacher*; suff. -(e)ment1*. Fréq. abs. littér. : 50.