| * Dans l'article "HARENG,, subst. masc." HARENG, subst. masc. Poisson de la famille des Clupéidés, abondant dans la Manche et la mer du Nord, à chair demi-grasse, particulièrement apprécié dans les pays scandinaves. Filets de hareng; hareng de la Baltique; hareng mariné. Le bouilli de la veille assaisonné en salade, avec des pommes de terre et un hareng saur (Zola,
Œuvre,1886, p. 173).D'une maille, on peut acheter un pâté, et fort bon, un hareng saur ou un hareng blanc, du boudin de foie et de sang qui fait un déjeuner (Faral, Vie temps st Louis,1942, p. 197) :Le long de ce trottoir une marchande de poissons et de quatre saisons fait rouler sa voiture en énumérant à plein gosier : « Limande à frire, hareng qui glace... » Je lui pose tranquillement, en marchant à côté d'elle, la question : « Mais pourquoi qui glace? Pourquoi dites-vous hareng qui glace? − Eh bien, c'est les harengs frais! On dit harengs qui glacent. C'est un dicton ».
Alain-Fournier, Corresp. [avec Rivière], 1907, p. 33. − Loc. fam. ♦ Sec comme un hareng (saur). [En parlant d'une pers.] Grand et maigre. Oh! voici madame de la Bruine (...). Elle est suivie d'un laquais plus sec qu'un hareng saur (A. France, Femme muette,1912, II, 2). ♦ Serrés comme (des) harengs (en caque). Serrés dans un espace très réduit. Sur la plate-forme nous étions serrés comme harengs en caque (Queneau, Exerc. style,1947, p. 130). ♦ La mare aux harengs. L'océan Atlantique. Sa gloire [de Goya] a traversé la mare aux harengs et il est falsifié jusqu'à Chicago et à Sidney (L. Daudet, Idées esthét.,1939, p. 235). − Proverbe. La caque* sent toujours le hareng. Bonne ménagère, parbleu. Fille d'aubergiste. La caque sent toujours le hareng (Genevoix, Mains vides,1928, p. 50). Rem. Dans le lang. arg. hareng désigne aussi bien le proxénète que le gendarme (cf. Esn. 1966). ,,Hareng, d'emploi limité aux milieux de la prostitution, est moins insultant que maquereau`` (Cellard-Rey 1980). REM. Harenguier, subst. masc.a) Bateau équipé pour la pêche aux harengs. Le hareng se prend au moyen d'une longue ligne de filets dérivants, la tessure, dont une extrémité est fixée au bateau, le « dériveur » ou harenguier − on l'appelle aussi quelquefois drifter, d'après le nom anglais − qui se laisse dériver avec elle (Le Masson, Mar.,1951, p. 116).b) Pêcheur de harengs. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [aʀ
ɑ
̃] init. asp. Var. harang ds Fér. 1768 et Fér. Crit t. 2 1787. Étymol. et Hist. 1. xiies. « poisson de mer vivant en bancs souvent immenses » (Glossaire de Tours, 33 ds T.-L.); 2. 1878 « gendarme » (Larchey, Dict. hist. arg.). De l'a.b.frq. *hâring, au sens 1, cf. le m. néerl. harinc « hareng », m.b. all. hârinc, a.h. all. harinc. Aringus est attesté en b. lat. (TLL s.v.; v. Hermes t. 8, 1874, pp. 224-227). Fréq. abs. littér. : 218. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 254, b) 381; xxes. : a) 473, b) 221. DÉR. Harengaison, subst. fém.Pêche aux harengs; époque où cette pêche a lieu. Ses classes religieuses?... il ne les avait guère faites qu'au cul des chevaux et des vaches, ou sur un boier aux semelles de dérive, au temps de la harengaison (La Varende, Bric-à-brac,1953, p. 227).− [aʀ
ɑ
̃gεzɔ
̃] init. asp. Ds Ac. dep. 1762. Formes harengeaison (Fér. Crit. t. 2 1787), harangeaison (Fér. 1768), harangaison (Ac. Compl. 1842). − 1reattest. 1262 harenghison (Doc. ap. Fagniez, t. 1, p. 255); de hareng, suff. -aison*. BBG. − Gohin 1903, p. 331 - Høybye (P.). Notes lexicol. et étymol. 2... Fr. mod. 1968, t. 36, p. 63. - Quem. DDL t. 16 (s.v. harenguier). |