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HÔPITAL, -AUX, subst. masc.
A. − Vieilli
1. Maison hospitalière où l'on recevait les pèlerins, où l'on soignait gratuitement les malades, les infirmes, les vieillards indigents. L'hôpital de l'Hôtel-Dieu à Paris. Ils y ajoutent un hôpital pour y recevoir les étrangers et les pélerins (Chateaubr., Génie, t. 2, 1803, p. 474).La Charité est un hôpital, un hôtel-Dieu qui ramasse toutes les misères du monde (Péguy, Myst. Sts Innocents,1912, p. 19) :
1. ... l'hôpital continua de recevoir toute sorte d'épaves. Là mourut le pauvre Pierre Renan, ton oncle, qui mena toujours une vie de vagabond... Renan, Souv. enf.,1883, p. 23.
2. Vieilli. Maison de correction. ,,Mettre une fille de mauvaise vie à l'hôpital`` (Ac. 1835, 1878). ,,La mettre dans une maison de force`` (Ac. 1835, 1878).
B. − [P. oppos. à hospice] Établissement public habilité à recevoir les malades, les blessés, toute personne dont l'état de santé réclame une surveillance, une intervention, des soins. L'hôpital était rempli de soldats blessés (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 388).J'apprends en me réveillant que Garine, après une crise, a été emmené à l'hôpital cette nuit (Malraux, Conquér.,1928, p. 108) :
2. L'hôpital est l'élément d'une organisation de caractère médical et social dont la fonction consiste à assurer à la population des soins médicaux complets, curatifs et préventifs (...) c'est aussi un centre d'enseignement de la médecine et de recherche bio-sociale. Office Mondial de la Santé, Série de rapports techn., 1957, 122, 4.
SYNT. Hôpital civil; l'hôpital des aveugles; un hôpital de lépreux; blouse, chambre, odeur, salle d'hôpital; chirurgien, infirmière de l'hôpital; aller en consultation, être de garde, mourir, se réveiller, être transporté, admis à l'hôpital; soigner les malades de l'hôpital; évacuer les hôpitaux; léguer son corps aux hôpitaux.
1. En partic.
Lit d'hôpital. Place pour un malade dans un hôpital. Il avait dépensé plus d'un million pour la ville et pour les pauvres. L'hôpital était mal doté; il y avait fondé dix lits (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 202).
Externe*, interne*, médecin* des hôpitaux.
2.
a) Hôpital général. Hôpital où l'on soigne plusieurs sortes de maladies (Hôpital Cochin, Laënnec, Bichat, etc.). Hôpital spécialisé, où l'on ne soigne que des personnes atteintes de la même maladie ou du même groupe d'âge. Hôpital des aliénés, des enfants-malades; hôpital psychiatrique. Dès 1942, l'hôpital du cancer de New York fut parmi les premiers à essayer les traitements par administration buccale d'iode et de phosphore radioactifs (Goldschmidt, Avent. atom.,1962, p. 231).
b) [En cas de guerre ou d'épidémie] Hôpital auxiliaire de la Croix-Rouge, d'évacuation; hôpital de campagne; hôpital des gazés; hôpital militaire; navire-hôpital, vaisseau-hôpital (à bord duquel on soigne les malades, les blessés). Sylvestre, qu'on avait rapporté à Hanoï, fut envoyé en rade d'Ha-Long et mis à bord d'un navire-hôpital qui rentrait en France (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 149).Mon père avait dû remuer ciel et terre pour apprendre dans quel hôpital militaire j'étais soigné (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 37).
P. anal., fam. Maison particulière où il y a des personnes malades. La maison était un vrai hôpital. Depuis quelque temps, son mari ne quittait plus la chaise longue (Zola, Joie de vivre,1884, p. 938).
REM.
Hosteau, hosto, subst. masc.,pop. Hôpital. Ce que je souhaite à tout chacun, c'est la petite blessure coquette avec trois semaines d'hostau (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 84).J'avais été réformé avec un bras en moins. Il fallait des lits. On m'avait vidé de l'hosto (Cendrars, Lotiss. ciel,1949, p. 214).Graphie osto ds Rob. Suppl. 1970.
Prononc. et Orth. : [ɔpital]. [o-] var. ds Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob. et Warn. 1968. [o-] seule transcr. ds Fér. Crit. t. 2 1787, Nod. 1844 et DG. Littré rejette cette prononc. : ,,l'accent circonflexe ne se fait pas sentir``. [ɔ-] s'explique par la position atone de la voyelle. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. Ca 1170 ospital « établissement charitable [le plus souvent dépendant d'un monastère] où l'on accueille les pauvres, les voyageurs » (Chr. de Troyes, Erec, éd. M. Roques, 3132); 2. 1671 hôpital pour les malades : nosocomium, valetudinarium (Pomey). B. 1181 maison de l'Ospital de Jerusalem (ap. Le Grand, Statuts d'hôtels-Dieu, 14 ds Quem. DDL t. 4); 1195 (Ambroise, Guerre sainte, 2967 ds T.-L.). Empr. au b. lat.hospitalis [domus] subst. « lieu de refuge, d'accueil » [« diversorium, receptorium, xenodochium »], hospitale « id. » (TLL s.v. hospitalis, 3035, 7), qui, à l'époque médiév. se spécialisa dans les milieux monastiques au sens A 1 (1remoitié viiies., Bède ds Nierm.); cf. a. prov. hospital désignant l'hôpital S. Raymond dépendant du monastère S. Sernin (1075-78, Cart. S. Sernin de Toulouse, éd. C. Douais, no546, p. 379). Au sens A1 a été presque totalement évincé par hospice* (cf. Brunot t. 6, p. 188, no4). B Ospitale Jherosolimitanum (1108, Cart. gén. des Hospitaliers, éd. J. Delaville Le Roulx, t. 1, p. 17, no15 [doc. des Arch. Hte-Gne]), désignant l'Ordre de S. Jean de Jérusalem, fondé dans le dernier tiers du xies. pour le service de l'hôpital de Jérusalem où étaient accueillis les pèlerins qui se rendaient aux Lieux-saints (Statuts approuvés par bulle de Pascal II du 15 févr. 1113, Cart., éd. cit., t. 1, p. 29, no30). Fréq. abs. littér. : 2 172. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 2 202, b) 3 373; xxes. : a) 2 707, b) 3 922. Bbg. Quem. DDL t. 8. - Sain. Arg. 1972 [1907], p. 92, 233; p. 27-28, 246 (s.v. hosteau).