| HÉTÉRODOXE, adj. A. − RELIG. Qui s'écarte de la doctrine officiellement reçue. Anton. orthodoxe.Il a combattu [Priestley] l'école écossaise; il est aussi théologien, et théologien hétérodoxe, comme vous pouvez le penser (Cousin, Hist. philos., t. 1, 1829, p. 37).L'alchimie ne devait pas tarder à s'associer tant au soufisme sunnite qu'au chiisme et aux gnoses musulmanes hétérodoxes (Caron, Hutin, Alchimistes,1959, p. 118) : Chaque fois qu'il est positivement informé que qui que ce soit cherche à troubler l'église du royaume par des prédications, des enseignements ou des écrits hétérodoxes, au moyen du prosélytisme ou de toute autre manière, le saint synode demande à l'autorité civile la répression du mal...
About, Grèce,1854, p. 266. − Emploi subst. Je crois néanmoins que leur vie intérieure [des Jansénistes] reste foncièrement catholique, et c'est pourquoi nous leur faisons, sans hésiter, leur juste place dans cette histoire où les hétérodoxes ne sont pas admis (Bremond, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 320). B. − P. ext. Qui ne se conforme pas aux opinions, aux idées traditionnelles ou communément admises dans un domaine donné. Synon. dissident, indépendant; anton. conformiste.J'aboutis à des conclusions plastiques et doctrinales stimulantes, bien que scandaleusement hétérodoxes (Gds cour. pensée math.,1948, p. 484).Et ne sont-ce pas les cubistes hétérodoxes qui, dans la mesure précisément où ils secouaient l'emprise du cubisme, ont cheminé vers l'art abstrait? (Dorival, Peintres xxes., 1957, p. 118). Prononc. et Orth. : [eteʀ
ɔdɔks]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1667 relig. (P.-D. Huet d'apr. Tolmer ds Fr. mod. t. 14, p. 288); 1838 p. ext. « non conformiste » (Ozanam, Philos. Dante, p. 20 : esprits hétérodoxes). Empr. au gr.
ε
̔
τ
ε
ρ
ο
́
δ
ο
ξ
ο
ς « qui pense autrement qu'un autre, qui a une croyance autre qu'il ne convient (c'est-à-dire fausse) ». Fréq. abs. littér. : 23. |