| HÉGÉMONIE, subst. fém. A.− ANTIQ. GR. Prépondérance politique et direction des opérations militaires exercée par une cité dans un groupement fédératif. Athènes et Sparte se disputèrent l'hégémonie de la Grèce (Ac.1878-1935). B. − P. ext. Suprématie politique et militaire d'une ville, d'un État, d'un peuple sur d'autres. Synon. domination, prépondérance, supériorité : ... la mystique impériale, l'exaltation cynique de la force, la croyance à la supériorité de l'Allemand sur tous les autres peuples et au droit qu'il a de les dominer. (Messianisme de l'entourage du Kaiser, qui voudrait faire de chaque Allemand un croisé dont la mission serait d'imposer l'hégémonie germanique au monde).
Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 976. C. − Au fig. Domination souveraine exercée sur quelque chose. Dès lors [dès que l'autorité de la science est établie], la foi n'exerce plus, sur le système des représentations que l'on peut continuer à appeler religieuses, la même hégémonie qu'autrefois (Durkheim, Formes élém. vie relig.,1912, p. 616). REM. Hégémonique, adj.Qui tend à l'hégémonie ou qui en relève. Synon. dominateur, tout-puissant.Ce que les stoïciens appelaient la faculté hégémonique (Renan, Dialog. philos.,1876, p. 94).L'Europe hégémonique de Napoléon a échoué (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 55). Prononc. et Orth. : [eʒemɔni]. Att. ds Ac. 1878 et 1935. Étymol. et Hist. 1815 egimonie (J. de Maistre, Corresp., vol. 1, 343 − 2eéd., 1853 − ds Quem. DDL t. 7); 1840 Hégémonie (Ac. Compl. 1842). Empr. au gr.
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α « prééminence d'une cité, d'un état grec sur le reste de la Grèce » dér. de η
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γ
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ν « guide ». Fréq. abs. littér. : 61. |