| * Dans l'article "GIROFLÉE,, subst. fém." GIROFLÉE, subst. fém. A. − Plante vivace (Crucifères) aux fleurs en grappe très odorantes, souvent cultivée pour sa valeur ornementale. Giroflée rouge; giroflée de Mahon, des jardins, des murailles; bouquet de giroflées. Des giroflées jaunes entre les interstices de pierres (Lamart., Nouv. Confid.,1851, p. 179).Les fleurs brunes, en velours, d'une touffe de giroflées, comme elles sentent bon! (Pourrat, Gaspard,1931, p. 298) : Les fleurs d'orangers (...) se marient aux giroflées marron pour enfanter un parfum nouveau, où l'oranger devient amer et mâle et la giroflée une femelle lasse et douce.
Colette, Pays connu,1949, p. 147. − P. méton., rare. Couleur de giroflée. Les vieilles couleurs, telles que solitaire, puce, La Vallière, vert-olive, giroflée (Journal femmes,déc. 1847, p. 570). ♦ Emploi subst. masc. Le giroflé(e). Les nuances claires de cette couleur [la cochenille], telles que le giroflée, le gris de lin, le fleur de pêcher (Berthollet, Art teint., t. 2, 1804, p. 324).Les couleurs les plus en vogue pour robe, sont le blanc, le giroflé (Obs. modes, no3, 1819, p. 31). Rem. À l'état sauvage, la giroflée (p. ex. la giroflée des murailles) a des fleurs jaune d'or ou brun roux; les giroflées cultivées offrent des coloris très variés. B. − Pop. Giroflée (à cinq feuilles). Gifle qui laisse la trace des cinq doigts. Elle-même, s'étant avisée de l'appeler scélérat, s'était attiré une giroflée tellement fleurie que sa joue en avait gardé l'empreinte pendant tout un jour (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 57).Le polisson reçut sur la joue une giroflée à cinq feuilles (A. France, Pt Pierre,1918, p. 85). REM. 1. Géroflé, -ée, giroflé, -ée, adj.,vx. Cannelle géroflée/giroflée. Écorce du giroflier Cannelle géroflée. C'est l'écorce du myrtus caryophyllata (...). Son odeur est analogue au gérofle (Kapeler, Caventou, Manuel pharm. et drog., t. 1, 1821, p. 147). 2. Girofletter, verbe trans.,p. plaisant. Gifler. Quand elle s'est vue abandonnée pour la jeune première, à qui elle a trempé une soupe! Ah! l'a-t-elle giroflettée! (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 347). Prononc. et Orth. : [ʒiʀ
ɔfle]. Ds Ac. 1694-1932. Cf. girofle. Étymol. et Hist. 1393 giroflée (Ménagier, II, 45 ds T.-L.). Fém. subst. de l'adj. giroflé « de girofle; parfumé au girofle » (fin xiiies. clous gilofrez, G. de Bibbesworth, 1117 ds T.-L.; cf. giroflé adj. masc. subst. « boisson à la girofle » ca 1275 Adenet Le Roi, B. de Conmarchis, éd. A. Henry, 835). Fréq. abs. littér. : 131. Bbg. Arveiller (R.). R. Ling rom. 1975, t. 39, p. 211 - Gebhardt (K.). Les Francoprovençalismes de la langue fr. R. Ling rom. 1974, t. 38, p. 191. - Millepierres (Fr.). Noms de fleurs. Vie Lang. 1961, p. 286. - Pohl (J.). Contribution à l'hist. de qq. mots. Arch. St. n. Spr. 1969, t. 205, pp. 360-375. - Quem. DDL t. 2, 3, 13. - Rog. 1965, p. 51. |