| GÉNOCIDE, subst. masc. A. − Extermination systématique d'un groupe humain de même race, langue, nationalité ou religion par racisme ou par folie. Le génocide des Juifs par les nazis. Holocauste et génocide. Pour les Israélites américains en tout cas, (...) c'est, huit ans à peine après la fin de l'autre, une nouvelle opération de génocide qui s'annonce pour leurs frères (Figaro,janv. 1953, p. 3, col. 4).Devant l'horrible révélation du génocide nazi, un jour de jeûne et de prière eut lieu le 14 mars 1945 (P. Pierrard, J. Kaplan, P. Pierrard interroge le grand rabbin Kaplan : Justice pour la foi juive, Paris, Le Centurion, 1977, p. 126). B. − P. ext. 1. Destruction d'un peuple, d'une population entière : ... les armes nucléaires seraient utilisées à plein. Ce serait alors dans des zones très étendues une scène d'apocalypse, un spectacle d'horreur, de terreur et d'épouvante; des morts par millions; la fin d'une civilisation; le chaos. Ce serait aussi un crime contre l'humanité, un crime de génocide contre les peuples ainsi attaqués.
Billotte, Consid. strat.,1957, p. 4201. 2. Mort violente et rapide d'un grand nombre de personnes. Synon. hécatombe.Génocide microbien. J'ai visité des hôpitaux, j'ai vu les victimes de la route. Le génocide commence en France (Delais, 70 ds Gilb. 1971). − Au fig. Génocide politique, scientifique. Maurice Vincent avait critiqué sur les antennes de Sud-Radio un article du Journal espagnol Vanguardia accusant M. Georges Pompidou de « génocide culturel » contre la langue espagnole (L'Express,11 déc. 1972, p. 86, col. 2).Iriez-vous jusqu'à parler de génocide culturel? É[tiemble] − Non : d'abord parce que (...) je tiens mordicus à la propriété du langage. Le génocide, c'est la destruction physique d'une population au nom d'un principe raciste (Interview d'Étiemble ds Le Nouvel Observateur,15 sept. 1975, p. 56, col. 1). Prononc. : [ʒenɔsid]. Étymol. et Hist. [1945 d'apr. Lar. Lang. fr.]; 1948 (d'apr. une convention de l'ONU du 9 déc. ds Lar. 20eSuppl.). Composé du rad. du gr. γ
ε
́
ν
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ς et de l'élém. suff. -cide*. Bbg. Glättli (H.). Vox rom. 1952, t. 12, p. 387. - Maulnier (T.). Le Sens des mots. Paris, 1976, pp. 101-102. |