| GUÉVOIR, subst. masc. Région. (Alsace, Lorraine). Lieu, aménagé ou non, où les animaux (vaches, chevaux) vont boire (cf. Littré, Guérin 1892). Synon. abreuvoir.C'était une vieille ferme, bâtie à l'ancienne mode, avec une grande cour carrée entourée d'un petit mur de pierres sèches, la fontaine au milieu de la cour, le guévoir devant l'auge verdâtre (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 42) :Et ce ne sera pas ces maîtres de lavoir
Qui sauront nous laver notre vieille guenille.
Et ce n'est pas ces fils d'une illustre famille
Qui descendront pour nous la pente du guévoir.
Péguy, Ève,1913, p. 1123. Prononc. : [gevwa:ʀ]. Seule transcr. ds Littré. Étymol. et Hist. 1864 (Erckm.-Chatr., loc. cit.). Altération, d'apr. gué* et lavoir ou abreuvoir, de l'a. lorr. gayoir « lieu où l'on baigne les chevaux », attesté en 1542 (Arch. Municipales de Nancy ds Gdf.), issu de l'anc. verbe, dér. de gué*, gaer, guäer (v. guéer), gaier, gayer « plonger dans l'eau, baigner, abreuver » (cf. p. ex. tirer de l'eaue pour gaier les chevaulx, G. Coquillart, Monologue du Puys, 308,
Œuvres, éd. M. J. Freeman, p. 316; v. aussi FEW t. 17, p. 440a). |