| GROSSESSE, subst. fém. État d'une femme enceinte et durée de cet état. Avant que les signes accoutumés de la grossesse fussent venus m'avertir de mon état, je ne sais quelle intuition de mes entrailles me cria que je n'avais plus le droit de mourir (Soulié, Mém. diable, t. 1, 1837, p. 339).Dès qu'il fut devenu impossible de dissimuler cette grossesse aux voisins, ils s'étaient décidés à quitter leur quartier de Paris pour éviter tous commentaires (Céline, Voyage,1932, p. 337) :Sa belle-mère disait : « (...). Ses malaises, c'est le moins qu'on puisse avoir dans son état. Mais elle a beau dire : elle fume trop. » Et la dame rappelait des souvenirs de grossesse : « Je me rappelle que quand je t'attendais, je devais respirer une balle de caoutchouc : il n'y avait que ça pour me remettre l'estomac en place. »
Mauriac, T. Desqueyroux,1927, p. 211. SYNT. Grossesse avancée, difficile, normale; diagnostic d'une grossesse; début, terme d'une grossesse; malaises, troubles de la grossesse. ♦ Grossesse extra-utérine. Grossesse qui se développe en dehors de l'utérus. Toute grossesse extra-utérine diagnostiquée exige une intervention chirurgicale (Bertr.-Lapie1970). ♦ Grossesse gémellaire. V. gémeau rem. 1. ♦ Grossesse nerveuse. ,,Ensemble des signes physiques faisant penser à une grossesse, mais dus en réalité à des troubles mentaux, parfois endocriniens`` (Carr.-Dess. 1976). Prononc. et Orth. : [gʀosεs]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. « épaisseur, grosseur, dimension » (Brut de Munich, 3946 ds T.-L.); 2. 1283 « état d'une femme enceinte, gestation » (Ph. de Beaumanoir, Coutumes Beauvaisis, éd. Am. Salmon, chap. III, § 116). Dér. de gros1*, grosse adj.; suff. -esse*. Fréq. abs. littér. : 253. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 289, b) 309; xxes. : a) 530, b) 344. Bbg. Vaganay (H.). Qq. mots peu connus. In : [Mél. Chabaneau (C.).]. Rom. Forsch. 1907, t. 23, p. 227. |