| GRIVOIS, -OISE, adj. et subst. I. − Adjectif A. − [En parlant d'une pers. ou, p. méton., d'un trait de son comportement] Qui est d'une gaieté libre et hardie. Synon. égrillard, gaillard, gaulois, libertin, licencieux, osé.Rire grivois. Cette petite actrice grivoise et fringante (Soulié, Mém. diable, t. 2, 1837, p. 24). B. − [En parlant d'une chanson, d'une histoire, d'une représentation théâtrale ou picturale] Qui est osé, souvent en raison de son caractère licencieux. La prostituée était sa maîtresse, la chanson grivoise était sa romance (Flaub., 1reÉduc. sent.,1845, p. 51).Cette reproduction d'un tableau grivois du xviiiesiècle (Verlaine,
Œuvres compl., t. 4, Mém. veuf, 1886, p. 232) : Il réprouvait les façons grossières de ses camarades, les chansons obscènes, les plaisanteries grivoises, la brutalité, la débauche, les dissipations du cœur et des sens.
Beauvoir, Mém. j. fille,1958, p. 244. II. − Subst., arg. Homme, femme aux mœurs libres. Un essaim de grivois, Buvant à leurs mignonnes (Béranger, Chans., t. 1, 1829, p. 115).Cf. Cladel, Ompdrailles, 1879, p. 319. REM. Grivoisement, adv.D'une manière grivoise (supra I). Le compositeur (...) a, grivoisement et habilement, césuré le dernier vers du refrain (Colette, Vagab.,1910, p. 93). Prononc. et Orth. : [gʀivwa], fém. [-wa:z]. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1690 subst. « soldat » (Dominique, Fille sav. sc. de l'enrôlement ds DG); 2. 1696 id. « personne de mœurs libres et joyeuses » (Fureteriana ds Ritter, Les quatre dict. fr. ds Bull. de l'Institut nat. genevois, t. 36, p. 436 : les enjouées de Languedoc, les coquettes de Paris et de Touraine et les grivoises de Flandre); 1707 adj. « très libre, hardi » chansons grivoises (Dancourt, 2echap. du Diable boit., II, 2 ds Littré). Dér. de grive* étymol. 2; suff. -ois (-ais*). Fréq. abs. littér. : 74. Bbg. Sain. Sources t. 1 1972 [1925], pp. 351-352. |