| GRENETTE, GRAINETTE, subst. fém. A. − Petite graine. Il a son grand chapeau tout cabossé, tout étiré, tout lavé des pluies de l'an, tout poudré des poussières et des grainettes de l'été (Giono, Solit. pitié,1932, p. 117). B. − Fruit d'un nerprun, dont les propriétés tinctoriales sont utilisées pour les tissus, notamment la soie. Synon. graine d'Avignon. − Le plus souvent au plur. Petits grains fabriqués à partir de la poudre de baies de nerprun, donnant une couleur jaune, utilisée par les peintres de miniatures et les teinturiers (d'apr. Ac.). C. − Au plur. Grains de poudre qui restent sur le tamis lorsqu'on passe la poudre sèche (d'apr. Littré). Prononc. et Orth. : [gʀ
ənεt], [gʀ
ε-]. Ds Ac. dep. 1762; 1762-1878 : grenettes; ds Ac. 1932 : grenette. La graph. gre- est attestée aussi ds Lar. 19e-Lar. encyclop., Littré, DG. Var. grainette ds Besch. 1845 (qui ne donne pas gre-), Lar. 19e-20e. V. égrener. Étymol. et Hist. 1. 1573 grenette « halle aux grains » (Paradin, Hist. de Lyon, p. 212 ds Gdf.); 2. 1723 grainette « graines d'Avignon, fruit du lycium servant à fabriquer une couleur jaune » (Savary : Grainette. Graine propre à teindre. Voyez Graine d'Avignon [...] Il a quantité de ces arbrisseaux [lycium] aux environs d'Avignon, d'où cette Graine a été appellée Graine d'Avignon); 3. 1867 grenette « graine de poudre restant sur le tamis quand on passe la poudre » (Littré). 1 est uniquement fr.-prov. (cf. FEW t. 4, p. 229a) et on peut y voir un dér. régr. de grenetier (grainetier*) ou de granataria « halle aux blés » (Digne, 1433 ds Meyer Doc.); 2 est dér. de grain* I, graine* avec suff. -ette* d'apr. le prov. graneto d'Avignoun, lui-même dér. du prov. gran « grain » (Mistral); 3 dimin. de grain* I, suff. -ette*. Bbg. Hope 1971, p. 41. |