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GRAVIR, verbe
A. − Emploi intrans., vx
1. [Le suj. désigne un animé] Monter péniblement, éventuellement en s'aidant de ses mains. Gravir contre un rocher, sur des rochers; gravir au haut d'une muraille (Ac. 1835, 1878). Nous aperçûmes alors dans le lointain cette montagne qui porte le nom de Vierge Jung Frau, parce qu'aucun voyageur n'a jamais pu gravir jusqu'à son sommet (Staël, Allemagne, t. 1, 1810, p. 285).
P. métaph. Il faut que l'homme gravisse longtemps et péniblement pour voir enfin un point de bonheur dans l'immense nuit (Hugo, Han d'Isl.,1823, p. 268).J'étais venu à Couaën pour m'ouvrir un accès dans la vie, pour gravir, en y faisant brèche, sur la scène active du monde (Sainte-Beuve, Volupté, t. 1, 1834, p. 71) :
1. ... comme je repassais mentalement par ces épreuves, j'aperçus la voie où j'étais engagé; voie difficile, abrupte, où l'on gravit sans repos, où l'on se heurte à mille obstacles, où le moindre trébuchement amène une chute. Lacretelle, Silbermann,1922, p. 188.
2. [Le suj. désigne un inanimé] Progresser avec difficulté en montant une pente :
1. La charrette gravissait avec lenteur sur une pente assez roide, au bas de laquelle quelques chaumines s'étaient accroupies, comme pour éviter la peine de la monter. Gautier, Fracasse,1863, p. 363.
B. − Emploi trans.
1. Escalader péniblement en s'aidant de ses mains lorsque cela s'avère nécessaire. Il se comparait à un homme qui, jeté au fond d'un puits, tente en s'agrippant aux pierres d'en gravir la paroi (L. de Vilmorin, Lit à col.,1941, p. 281) :
3. ... je gravis péniblement le dernier cône en enfonçant mes pieds et mes mains dans une cendre épaisse et brûlante qui s'éboulait sous le poids de l'homme. Lamart., Graziella,1849, p. 240.
2. [Par affaiblissement de sens]
a) Parcourir en montant. Gravir des escaliers, une pente. En avons-nous gravi des étages, dans des immeubles luxueux, dans des taudis! (Gide, Si le grain,1924, p. 480) :
4. ... voici qu'un blessé qui cherche son chemin, et qui a gravi clopin-clopant la colline, traînant une cuisse écorchée qui rougit le pansement sommaire, débarque à la poterne... Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 32.
P. anal., MUS. Aller du grave à l'aigu. Il arrive (...) en gravissant courageusement l'échelle des quintes, jusqu'à la tonalité d'ut majeur (La Laurencie, Éc. fr. violon,1922, p. 322).
b) Au fig. Franchir, parcourir progressivement les différentes phases permettant d'avancer (dans une carrière, dans la connaissance, etc.). Gravir les échelons de la hiérarchie. Il a gravi un à un les échelons de sa carrière (Aymé, Mouche,1957, p. 16).Ils gravissent des échelons de l'enseignement et profitent des promotions dans la mesure où ils s'acquittent de certains droits (Philos., Relig., 1957, p. 5411) :
5. ... à chaque degré que gravissent notre intelligence et nos sentiments, la substance morale de notre être se modifie... Maeterl., Temple ensev.,1902, p. 207.
REM. 1.
Gravissable, adj.Susceptible d'être gravi. Si le rocher [que nous voulions escalader] se révèle comme « trop difficile à gravir », et si nous devons renoncer à l'ascension, notons qu'il ne s'est révélé tel que pour avoir été originellement saisi comme « gravissable » (Sartre, Être et Néant,1943, p. 562).
2.
Gravissement, subst. masc.Action de gravir; résultat de cette action. Par le gravissement escarpé de l'ermite vers les sommets (...), par les troupeaux escaladant l'aube du ciel (...), Je vous salue, Marie (Jammes, Clairières,1906, p. 210).
3.
Gravisseur, subst. masc.Celui qui gravit. Le gravisseur du ciel (ascensor caeli) est ton auxiliaire (Claudel, Poète regarde Croix,1938, p. 162).
Prononc. et Orth. : [gʀavi:ʀ], (il) gravit [gʀavi]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1180 « monter avec effort » (Alex. de Paris, Alexandre, I, 2300 in Elliott Monographs, 37, p. 52). De l'a. b. frq. *krawjan « s'aider de ses griffes » (cf. m. néerl. krauwen « id. », a. h. all. krouwōn « id. », all. krauen « id. »), dér. de *krawa « griffe », cf. a. fr. groe (xiiies. ds T.-L.). Fréq. abs littér. : 1 188. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 563, b) 1 896; xxes. : a) 1 843, b) 1 590. Bbg. Quem. DDL t. 3 (s.v. gravissement). - Sain. Sources t. 1 1972 [1925], p. 241. - Thomas (A.). Nouv. Essais 1904, p. 103. - Thurneysen 1884, p. 102.