| * Dans l'article "GOURDIN,, subst. masc." GOURDIN, subst. masc. A. − ,,Bout de corde dont les comites des galères frappaient les gens de la chiourme, pour stimuler leur activité pendant la manœuvre des rames, ou pour les châtier`` (Jal1). B. − P. ext. Bâton gros et court. Synon. matraque, trique.Coups de gourdin; s'armer d'un gourdin; assommer qqn avec un gourdin. Jup, armé d'un gourdin noueux qu'il brandissait comme une massue (Verne, Île myst.,1874, p. 326).Vivement ils [les gendarmes] bousculèrent le remous de la cohue, et crossèrent de leurs gourdins les criards (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 527) : Quand dix heures sonnèrent, il prit sa canne, un formidable bâton de chêne dont il se servait toujours en ses courses nocturnes, quand il allait voir quelque malade. Et il regarda en souriant l'énorme gourdin qu'il faisait tourner, dans sa poigne solide de campagnard, en des moulinets menaçants.
Maupass., Contes et nouv., t. 2, Clair lune, 1882, p. 32. ♦ Au fig. Le gourdin du pouvoir, de la tyrannie; mener les hommes au gourdin. Je crois que la critique, cette fois, a vraiment dépassé le but (...). Mes autres juges avaient tous sorti leurs gourdins des grands jours (Zola, Hérit. Rabourdin,1874, Préf., p. ii).L'ouvrier parisien (...) a laissé la rue libre aux gourdins de l'antisémitisme (Clemenceau, Iniquité,1899, p. 217). − Arg. (fam. dans le fr. de l'Afrique noire). Sexe de l'homme. Quand le grand Jacques avait le gourdin au garde-à-vous, il pouvait suspendre un portemanteau avec costar et tout, ça flanchait pas (Le Breton1960). Prononc. et Orth. : [guʀdε
̃]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1526 [peut-être 1512] gordin « cordage » (ms. B 1232 [peut-être B 1260], fo16 vo, Arch. Bouches-du-Rhône ds J. Fennis, La Stolonomie, Amsterdam 1978, p. 359); 2. 1622 gourdin « gros bâton servant à punir les forçats » (Hobier, Construction d'une gallaire, p. 49 ds Vidos, p. 434). Empr., par l'intermédiaire du prov. ( cf. lat. médiév. de Marseille gordinum en 1298), à une forme septentr. *gordino de l'ital. cordino (lui-même attesté dans les 2 sens du fr. en 1614, Pantero Pantera ds Batt.), dér. de corda « corde ». V. J. Fennis, op. cit., pp. 359-360. Fréq. abs. littér. : 80. DÉR. Gourdiner, verbe trans.,vieilli. Donner des coups de gourdin. Durement cahotée sur son âne essoufflé, dame Pluche gravit la colline; son écuyer transi gourdine à tour de bras le pauvre animal, qui hoche la tête, un chardon entre les dents (Musset, On ne badine pas,1834, I, 1, p. 4).Chacun, craignant qu'on ne fracasse Ou sa caboche ou sa carcasse, Cherche dans la foule un abri Contre le surveillant féroce Qui les gourdine et qui les rosse (Pommier, Enfer,1853, p. 37).− [guʀdine]. − 1reattest. 1680 (Rich.); de gourdin, dés. -er. BBG. − Ndiaye-Correard (G.), Schmidt (J.). Le Fr. au Sénégal. Dakar, 1979, t. 1. - Vidos 1939, p. 26, 38, 48; pp. 434-436. |