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GOURD, GOURDE, adj.
A. − Engourdi par le froid, comme perclus par le froid. Avoir les doigts, les membres gourds; avoir les jambes gourdes. Les mains cuisantes d'engelures, les pieds gourds dans ses galoches, par les rues glacées de sa ville (Bourget, Disciple,1889, p. 82).Leur chair était gelée, et gourds, dans leurs capotes raidies, ils roulaient des pensées mornes et gauches (Benjamin, Gaspard,1915, p. 141).Une douleur fulgurante, indicible, le traverse d'une épaule à l'autre, déjà diffuse dans le bras gauche, jusqu'aux doigts gourds (Bernanos, Soleil Satan,1926, p. 267) :
1. Son corps est de bois, des courbatures en zig-zag, une joie ligneuse dans ses muscles gourds comme si la rudesse du plancher était passée dans sa chair... Sartre, Mort ds âme,1949, p. 249.
Loc., vx
N'avoir pas les bras gourds. ,,Être prêt à frapper`` (Littré).
N'avoir pas les mains gourdes. Être un filou ou, p. ext., un homme âpre au gain (d'apr. Ac. 1835, 1878).
B. − Au fig. Maladroit, gauche. Gestes, mouvements gourds. Dans sa chemise blanche qui le serrait aux poignets et au cou, il paraissait un peu empêtré, un peu gourd, et surtout ému et comme gêné (Roy, Bonheur occas.,1945, p. 425) :
2. De quelle sottise, le plus souvent, le blanc fait preuve, quand il s'indigne de la stupidité des noirs! Je ne les crois pourtant capables que d'un très petit développement, le cerveau gourd et stagnant le plus souvent dans une nuit épaisse... Gide, Voy. Congo,1927, p. 765.
P. anal. [En parlant d'une chose] Elle me disait, à propos de cette nouvelle Singer : − Ces machines, quand c'est neuf, c'est gourd, mais gourd qu'on ne peut pas les traîner! C'est le contraire des gens qui s'engourdissent avec l'âge (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 64).
REM.
Gourdi, -ie, adj.,synon. pop. de gourd A.J'ai vu, des fois, ma sainte mère s'en r'venir les doigts tout gourdis par el' froid coupant, et s' mett' au rouet, la courageuse (Martin du G., Gonfle,1928, I, 1, p. 1174).
Prononc. et Orth. : [gu:ʀ], fém. [guʀd]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Début xiies. guiz « immobile (en parlant du vent) » (St Brendan, 220 ds T.-L.); ca 1170 « raide, engourdi » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 3849 : Les mains gourdes); 2. 1342 « lourd, grossier » (Renart le contrefait, 9252 ds T.-L.). Du lat. gurdus « lourdaud, balourd ». Fréq. abs. littér. : 85. Bbg. Goosse (A.). Le Pic. et le wallon, source du jargon des coquillards. Cah. Lexicol. 1970, no16, p. 108. - Guiraud (P.). Le Jargon de la Coquille. Cah. Lexicol. 1967, no11, p. 50. - Sain. Arg. 1972 [1907], p. 200, 266, 317. - Vidos 1939, p. 435.