| GOGO, subst. masc. Fam., vieilli. Homme crédule et niais, qui se laisse tromper facilement (notamment en affaires, en finances). Synon. gobe-mouche(s) (fam.), pigeon (pop.), poire (fam.).C'est bon pour les gogos. L'éloquence commerciale fit naître de toutes parts des vocations innombrables de « gogos » (Valéry, Variétés II,1929, p. 111).Imagine que le terrain ait été acheté non par toi, mais par un autre gogo, par un autre niais (Duhamel, Terre promise,1934, p.141) :Autrefois, pour détrousser les gogos, il n'y avait guère que le vol pur et simple; et les gogos défendaient leurs poches à coups de fusil (...). Aujourd'hui, nous avons progressé. On ne vole plus, on fait des coups de Bourse...
Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 42. − Emploi adj. De toutes façons, pas tout. Vous ne voudriez pas, non, alors. On est gogo, mais pas à ce point. Cinquante francs (Aragon, Beaux quart.1936, p. 374). REM. 1. Attrape(-) gogo,(Attrape gogo, Attrape- gogo) subst. masc.Attrape-nigaud. Cf. Céline, Mort à crédit, 1936, p. 501 et Nizan, Conspir., 1938, p. 210. 2. Gogotisme, subst. masc.,rare. Fait d'être gogo. Le gogotisme (crédulité niaise) (Amiel, Journal,1866, p. 67). Prononc. et Orth. : [gɔgo] ou [gogo], mêmes observations que sous à gogo. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1834 (nom d'un personnage crédule et facile à tromper dans la pièce Robert Macaire de Saint-Amand, Antier et F. Lemaître). Redoublement plais. de la syll. initiale de gober*. La forme se rencontre aux xve-xvies. mais son sens et son orig. sont alors obscurs, cf. Villon, Testament, éd. Rychner et Henry, II, 225-226 (note au vers 1614). Fréq. abs. littér. : 33. |