| GODICHE, adj. et subst. Fam. (Personne) qui est d'une maladresse excessive, d'une timidité ridicule. Synon. benêt, empoté (fam.), maladroit, nigaud; anton. débrouillard, dégourdi.Cette « primauté du spirituel » dont parlait le godiche Maritain (L. Daudet, Police pol.,1934, p. 17) :Ce cocu de Poisson avait une bonne tête, dans tout ça; comment diable un homme, dont le métier était d'être malin, se montrait-il si godiche chez lui.
Zola, Assommoir,1877, p. 790. REM. Godichon, onne, adj. et subst.,synon. pop. de godiche.[Il] roucoulait, se pavanait (...) tout godichon, et en dépit de ses cheveux qui prenaient la fuite, trouvait encore des jeunesses (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 58). Prononc. et Orth. : [gɔdiʃ]. Ds Ac. dep. 1878. Étymol. et Hist. 1. 1743 nom propre Godiche dimin. de Claude (Trév.); 2. adj. 1809 « niais » [Leclair], Médit. hussard, p. 22 : Y s'rait ben claude, ben Godiche, de s'empêtrer d'une poison de ta façon). Prob. issu, par substitution de suff. (-iche*), de Godon, attesté comme dimin. de Claude ds Trév. 1740. Pour le passage de 1 à 2, cf. claude; le mot a pu être secondairement rapproché des dér. dial. du rad. onomat. god- signifiant « niais » (cf. FEW t. 4, p. 184a et godelureau). Fréq. abs. littér. : 62. Bbg. Arveiller (R.). Doc. lexicogr. tirés des dict. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, pp. 265-266. - Counson (A.). N. épiques entrés ds le vocab. commun. In : [Mél. Chabanneau (C.)]. Rom. Forsch. 1907, t. 23, p. 410. - Migl. 1968 [1927], p. 222. - Quem. DDL t. 13 (s.v. godichon). |