| * Dans l'article "GOBEMOUCHE(S), GOBE-MOUCHE(S),(GOBEMOUCHE, GOBEMOUCHES, GOBE-MOUCHE, GOBE-MOUCHES), subst. masc." GOBEMOUCHE(S), GOBE-MOUCHE(S),(GOBEMOUCHE, GOBEMOUCHES, GOBE-MOUCHE, GOBE-MOUCHES) subst. masc. A. − Oiseau passereau qui se nourrit de mouches ou d'autres insectes happés en vol. Un petit gobe-mouche d'un bleu azuré (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p.76).L'intrépide, l'innombrable légion des gobemouches (Michelet, Oiseau,1856, p. 84). − P. anal. 1. Plante insectivore dont la tige, les feuilles visqueuses ou contractiles emprisonnent les mouches ou d'autres insectes qui s'y posent. En emploi apposé : Les plantes carnivores, Rossolis, Dionée gobemouche (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 27). 2. Piège à insectes que l'on suspend dans les arbres (d'apr. Agric. 1977). B. − Au fig. 1. Badaud, personne qui perd son temps en s'occupant de futilités. L'air étonné des gobe-mouches de Paris (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 65). 2. Gogo, personne niaise qui se laisse abuser par tout ce qu'on lui dit. Le gobe-mouches avale tout, faits, textes et commentaires (Alain, Propos,1928, p. 777). − En emploi adj. L'admiration gobemouche de M. Dunoyer (Stendhal, Souv. égotisme,1832, p. 44) : ... vous eussiez supposé un caractère facile, niais et débonnaire à cet honnête vieillard essentiellement gobe-mouche, et vous en eussiez été la dupe, comme tout le café David, où jamais personne n'avait examiné le front observateur, la bouche sardonique et les yeux froids de ce vieillard dodeliné par les vices...
Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 135. REM. Gobe-moucherie, subst. fém.Synon. de attrape-nigaud, mystification.La gobe-moucherie humanitaire (la plus gobe-mouches de toutes) (Sainte-Beuve, Portr. contemp., t. 3, 1846-69, p. 117). Prononc. et Orth. : [gɔbmuʃ]. Ds Ac. dep. 1798. Ac. (1798 à 1932) note s final, ainsi que la majorité des dict. gén. Cf. Littré, Guérin 1892, DG, Lar. 19e− Lar. encyclop. Littré suit encore Ac. en critiquant son incohérence : ,,L'Académie écrit gobe-mouches avec s et chasse-mouche sans s. Il n'y a aucune raison pour établir une différence d'orthographe entre ces 2 mots. Il n'y aurait aucune faute à écrire gobe-mouche, mouche étant alors pris en un sens collectif``. Rob. et Lar. Lang. fr. admettent les 2 graph. en vedette. Dans la docum. (supra) des ex. soudés : gobemouche(s), défendables puisque dans le sens des réformes en cours (cf. N. Catach, Orth. et lexicogr.). Étymol. et Hist. 1. 1547 Gobemousche nom d'un personnage bon vivant (N. du Fail, Propos rustiques, éd. J. Assézat, t. 1, p. 110); av. 1578 maistre gobbemouche (Ph. de Marnix, Differ. de la Relig., I, II, 9 ds Hug.); 1782 « homme crédule [peut-être popularisé par le personnage nommé ainsi dans la pièce de Favart, La Soirée des Boulevards, 1759] » (Rousseau, Conf., V ds Littré); 2. 1611 « oiseau » (Cotgr.); 3. 1771 bot. (Voltaire, Questions sur l'Encyclop. ds
Œuvres complètes, éd. L. Moland, t. 20, 4, p. 241). Composé de la forme verbale gobe de gober* et de mouche*. Fréq. abs. littér. : 36. |