| GLOSE, subst. fém. A. − Vx. ,,Terme (...) qui depuis Aristote a désigné les mots ou locutions considérées comme étrangères à l'usage : archaïsmes, dialectismes, formes poétiques`` (Mar. Lex. 1933). B. − Annotation brève portée sur la même page que le texte, destinée à expliquer le sens d'un mot inintelligible ou difficile ou d'un passage obscur, et rédigée dans la même langue que le texte. D'autres apologistes (...) reprennent des expressions semblables [à infusus est], mais accompagnées d'une glose qui en précise la signification (Théol. cath.t. 4, 1, 1920, p. 1145) : 1. Je souffrais trop à voir Isocrate, la plus nette perle du langage attique, entouré de latin d'Allemagne ou de Hollande. En lisant vos notes, du moins je ne sors pas de la Grèce, et j'entre beaucoup mieux dans le sens de l'auteur qu'avec une glose latine ou vulgaire. Chaque langue veut être expliquée par elle-même, parce que les mots ni les phrases ne se correspondent jamais d'une langue à une autre...
Courier, Lettres Fr. et Ital.,1808, p. 774. ♦ Glose ordinaire. ,,La glose faite sur le latin de la Vulgate`` (Ac.1798-1932). ♦ Glose interlinéaire. Celle qui est effectuée entre les lignes mêmes du texte. Les interpolations sont d'ordinaire accidentelles, dues à la négligence des copistes et s'expliquent par l'introduction dans le texte de gloses interlinéaires ou d'annotations marginales (Langlois, Seignobos, Introd. ét. hist.,1898, p. 71). C. − P. ext. Commentaire littéral effectué sur un texte d'un point de vue critique ou seulement explicatif. Le septième écrit, séparé du précédent par une glose due au compilateur du recueil (Philos., Relig., 1957, p. 42-10) : 2. ... la vente de chaque glose critique sur un ouvrage connu, comme le Télémaque ou L'Homme des champs, rendra à l'auteur au moins cinq millions de francs...
Fourier, Nouv. monde industr.,1830, p. 34. − DROIT ♦ Commentaire accompagnant le texte des anciennes éditions du Corpus Juris. La glose d'Accurse. ♦ Gloses malbergiques [Le malberg était le tribunal des Francs] Mots de la langue des Francs Saliens insérés dans la version primitive de la Loi Salique (rédigée en latin) : 3. Les gloses malbergiques (...) reproduisent les mots en francique que le demandeur devait prononcer au mallum [cf. mallus], devant les juges, dans le cas visé par le texte de la loi.
Fr. Olivier-Martin, Hist. du dr. fr. des origines à la Révolution, Paris, éd. Domat Montchrestien, 1948, pp. 16-17. D. − P. anal. et fam. Commentaire malveillant ou interprétation critique effectuée sur un texte, sur une personne ou sa conduite. Ma religion même fut un sujet de glose et de calomnie stupide (Sand, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 338).Ces gloses à mots couverts sur le départ de Mademoiselle Laheyrard, ces allusions saisies au vol sur la façon dont elle avait été compromise (Theuriet, Mar. Gérard,1875, p. 173). E. − Littér. Pièce composée de strophes de quatre vers, le dernier de chaque strophe reprenant un vers d'une pièce connue que l'on parodie. La glose de Sarrasin sur le sonnet de Job (Ac. 1798-1932). Prononc. et Orth. : [glo:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. a) Ca 1175 « explication, interprétation » (B. de Ste-Maure, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 10078); b) ca 1209 « reproche, réprimande » (Guiot de Provins, Poés., 2433, ibid.); 1690 (Fur. : Glose. Se dit aussi de certaines critiques ou additions qu'on fait sur les événements et les histoires du monde). Empr. au b. lat.glosa, glossa « mot rare, terme peu usité (qui a besoin d'être expliqué) », du gr. γ
λ
ω
̃
σ
σ
α « langue, langage; langue ou locution archaïque (opposées à langue usuelle) ». Fréq. abs. littér. : 70. |