| GLAUQUE, adj. Qui est d'un vert blanchâtre ou bleuâtre comme l'eau de mer. M. de Chateaubriand (...) avait le nez aquilin, les lèvres minces et pâles, les yeux enfoncés, petits et pers ou glauques, comme ceux des lions ou des anciens barbares (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 26).Une robe de vert glauque, de cette nuance que les blondes les plus sûres de leur teint peuvent seules affronter (Gautier, Fracasse,1863, p. 263).Parfois, il plongeait. Alors d'étranges paysages se révélaient pendant quelques secondes, dans la lumière glauque tombée de la surface (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 170) :... mais l'air, trop chargé de vapeur pour être parfaitement limpide, étale sur les verts sombres des forêts et les verts glauques des savanes, un glacis de nacre azurée.
Gide, Voy. Congo,1927, p. 794. − Emploi subst. Quand on était dans la maison, la lumière était (...) immobile et stagnante, d'un glauque aussi glacial et morne que celui d'un abîme marin (Genevoix, Raboliot,1925, p. 117). − Au fig., péj. Qui manque de netteté, de précision. Une légèreté de cervelle dont les pensées s'éclaircissaient et, d'opaques et glauques, devenaient fluides et irisées (Huysmans, À rebours,1884, p. 148). REM. 1. Glauquement, adv.,péj. D'une façon glauque (supra au fig.). Le regard du fuyard est vague, trouble, glauquement diffus; il ne se fixe sur rien, il ne s'arrête sur rien (Goncourt, Journal,1870, p. 610). 2. Se glauquer, verbe pronom.Prendre une couleur glauque. L'atmosphère se glauque avec des teintes d'aquarium (P. Adam, Thé chez Miranda ds Plowert1888). Prononc. et Orth. : [glo:k]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 2emoitié xiiies. color noire ou glauke (Introd. d'Astron. B.N. 1353, fol. 35d ds Gdf. Compl.). Empr. au lat.glaucus « glauque, verdâtre »; cf. a. fr.-prov. glauc (1ertiers xiies. ds Gdf. Compl.), également emprunté. Fréq. abs. littér. : 175. Bbg. Mat. Louis-Philippe 1951, p. 206. |