| GILLE1, subst. masc. A. − [Avec ou sans majuscule] Ancien personnage de la comédie burlesque, représentant le type du niais. ,,Jouer les rôles de Gille, ou elliptiquement, Jouer les Gilles`` (Ac. 1835, 1878). − P. méton. Personne costumée en gille notamment à l'occasion d'un carnaval; acteur jouant ce rôle. Comme nous regardions le gille à veste blanche Et sa fraise plissée, et sa pendante manche (Pommier, Océanides,1839, p. 222).Les masques abondaient sur le boulevard. Il avait beau pleuvoir par intervalles, Paillasse, Pantalon et Gille s'obstinaient (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 630). − P. ext., vx. Homme niais. C'est un Gille, un vrai Gille (Ac.). Moi et deux ou trois raisonnables Gilles, nous sentions déjà la jacobinerie (Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 622). B. − Région. (Belgique). Personnage traditionnel du carnaval de Binche (et de quelques autres localités), affublé d'une bosse postiche et dont le costume se caractérise notamment par une ceinture de grelots et un haut chapeau de plumes. Puis déferle la marée des plumes, les gilles, par centaines, aux chefs ornés des énormes panaches blancs ou teintés (S. Glotz, Le Carnaval de Binche, Bruxelles, éd. du Folklore brabançon, 1948, p. 41). Prononc. et Orth. : [ʒil]. Ds Ac. dep. 1798. Souvent écrit avec une majuscule (cf. Ac. 1835-1932, Littré, DG, Lar. encyclop.). Cependant Lar. Lang. fr. emploie la minuscule (qu'on peut rencontrer antérieurement ds Ac. 1798 p. ex.). Dans l'expr. faire gille l'ensemble des dict. note la minuscule. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Lexis 1975 admettent Gille ou Gilles d'apr. St Gilles (la var. avec s est déjà enregistrée ds Lar. 20e, mais elle n'est attestée ni ds Lar. 19eni ds Nouv. Lar. ill.). Étymol. et Hist. 1752 « individu, niais, nigaud, benêt » (Trév. Suppl.). Du nom de Gilles le Niais, acteur du théâtre de la Foire qui se produisait à Paris dès 1640 (FEW t. 24, p. 207b). |