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GIGOTER, verbe intrans.
A. − Fam. [Le suj. désigne une pers., en partic. un enfant] Remuer vivement et fréquemment les jambes, et p. ext., les bras ou tout le corps. Synon. (s)'agiter, gesticuler, (se) trémousser.Égayé, chatouillé par le soleil, il riait et gigotait, ses petits pieds roses en l'air, se roulant, culbutant, le derrière par-dessus la tête (Zola, Œuvre,1886, p. 167).Je me pétrifie d'amour!... Je ne fais plus qu'un dans sa beauté!... Je suis transi, je gigote... (Céline, Mort à crédit,1936, p. 326).
P. anal. [Le suj. désigne un animal, notamment un lièvre] Agiter, secouer convulsivement les pattes ou le corps dans les spasmes de l'agonie. Je l'ai laissée [la truite] gigoter et battre de la queue jusqu'à ce qu'elle soit morte (Renard, Journal,1894, p. 243) :
... la concierge avait voulu tuer un lapin en lui crevant simplement un œil et en le suspendant par une patte la tête en bas! La marmaille du lieu faisait cercle, près de la pompe. Le lapin gigotait depuis longtemps sans doute, car toute une pluie de sang était visible au mur et sur les pavés. Frapié, Maternelle,1904, p. 116.
B. − P. ext., pop. et p. plaisant. Danser. − Danse! cria-t-on. − Aou! aou! aou! continuèrent d'autres voix. Bousculé, frappé, tiré par les mains, il se mit à gigoter. − Voilà le vieux qui danse! (Reider, MlleVallantin,1862, p. 203).Molinier, Férréol, Gauthier l'aîné, Girard sont d'excellents vis-à-vis pour quadrille et suivent la musique mieux que d'instinct. Il ne peut pas être dit qu'ils gigoteront moins bien que quiconque (Giono, Gds chemins,1951, p. 129).
REM. 1.
Gigot(t)ement, gigotage,(Gigotement, Gigottement) subst. masc.,fam., rare. Action de gigoter; résultat de cette action. a) [Correspond à gigoter A] . Les gigotements désordonnés et aveugles, les sursauts monotones de l'animal pris au piège (Sarraute, Ère soupçon,1956, p. 50).P. anal. Une pauvre patte [de l'agneau], agitée par de mortels gigottements, qui vont en diminuant jusqu'à ce qu'elle devienne raide, immobile (Goncourt, Journal,1891, p. 106).b) [Correspond à gigoter B] Chants, trémoussements frénétiques. Les plus vieilles sont les plus forcenées; et ce gigotement saugrenu des dames mûres est assez pénible (Gide, Voy. Congo,1927, p. 748).
2.
Gigoteur,-euse, subst.,rare. Personne ou animal qui gigote. a) [Correspond à gigoter A] Quand on changeait de chevaux (...) Qu'est-ce que c'est que cette rosse-là? Je n'en veux pas. C'est le gigoteur (Hugo, Rhin,1842, p. 46).b) [Correspond à gigoter B] Ce genre déchu [le cancan] connaît depuis peu une réminiscence, une résurrection inespérée grâce aux quatre admirables « gigoteuses » du Bal Tabarin (Levinson, Visages danse,1933, p. 310).
Prononc. et Orth. : [ʒigɔte], (il) gigote [ʒigɔt]. Ac. 1878 et 1932 choisissent d'écrire un seul t alors que antérieurement Ac. 1835 note 2 t et que Ac. 1798 hésite entre les 2 graph. Littré, tout en enregistrant 2 t, souligne que la plupart des dér. de -ot prennent un seul t et critique Ac. qui en donne deux. Étymol. et Hist. 1. 1694 « ruer du pied » (Mén., s.v. ginguer); 2. 1718 « (d'un animal) agiter convulsivement ses pattes avant de mourir » (Ac.); 3. 1743 « agiter ses membres, tout son corps » (Trév.). Dér., au moyen du suff. fréquentatif -oter*, de giguer « gambader, sauter » (xive-xves. ds Gdf.), lui-même dér. de gigue1* « instrument de musique », prob. p. compar. des mouvements des personnes ou des animaux avec celui de l'archet, ou encore parce qu'on dansait au son de la gigue (FEW t. 16, p. 40b). Fréq. abs. littér. : 75. Bbg. Quem. DDL t. 2.