| GIBELIN,-INE, adj. et subst. HISTOIRE A. − [En parlant d'une pers.] 1. (Celui, celle) qui, dans les derniers siècles du Moyen Âge, était partisan(e) de la suprématie de l'empereur germanique en Italie sur celle du pape : 1. Les papes, favorisant les Guelfes, se déclaraient pour les gouvernements des peuples; les empereurs, adoptant les Gibelins, poussaient au gouvernement des nobles...
Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 494. − [En parlant d'une collectivité] En vain le parti allemand ou gibelin (...) dressa ses châteaux sur les montagnes (Michelet, Introd. Hist. univ.,1831, p. 444). 2. (Celui, celle) dont la conduite s'inspirait de ce choix politique : 2. ercole. − (...) Mais c'est une merveille, un objet d'art unique,
Et qu'eût payé bien cher Laurent le Magnifique...
sandrino. − Il ne l'aurait pas eu (...) Je suis bon gibelin.
Coppée, Théâtre, t. 3, S. Torelli, 1883, p. 142. 3. [P. réf. à la querelle des Guelfes et des Gibelins] Et voilà les photographes divisés en Guelfes et en Gibelins (Prinet, Phot.,1945, p. 49). B. − [En parlant d'une chose] Relatif à ces personnes. Sur le seuil des palais guelfes ou gibelins (Quinet, All. et Ital.,1836, p. 163).Pape français désireux de mettre fin en Italie à l'influence gibeline (Bainville, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 76). − Loc. À la gibeline. À la manière des Gibelins. V. guelfe ex. REM. Gibelinisme, subst. masc.,,Conception politique des Gibelins; tendance politique rappelant celle-ci`` (Lar. encyclop.). Noter l'orth. ital. adoptée par G. Sand (de ghibellino, gibelin en ital.) : Leur conception historique [des modérés] flottait avec de légères modifications, entre le guelfisme et le ghibellinisme (Mél., 1843, p. 227). Prononc. et Orth. : [ʒiblε
̃], fém. [-in]. Ds Ac. 1762-1878 uniquement en tant que subst. masc. Au plur. ds Ac. 1762. Étymol. et Hist. 1339 Guibelin (doc. ds L. Delisle, Actes normands, p. 209 ds Gdf. Compl. : armeures et artilleries des Gelfes et des Guibelins); 1441 ghebellin (trad. fr. du Traité d'Emmanuel Piloti sur le passage dans la Terre-Sainte ds Chevalier Cygne, éd. Reiffenberg, t. 1, p. 331); 1584 à la gibeline « à la manière des Gibelins » (Brantôme, Dames, part. II, IX, 313 ds Hug.). Empr. à l'ital.ghibellino « partisan de l'empereur d'Allemagne », attesté dep. le xiiies. (Rustico di Filippo ds Batt.), issu de l'all. Waiblingen, nom d'un château appartenant à l'empereur Frédéric II (v. Batt.; DEI; Brockhaus Enzykl., s.v. Guelfen und Ghibellinen). Fréq. abs. littér. : 43. Bbg. Kohlm. 1901, p. 46. - Turbet-Delof (G.). Notes lexicol. sur la désignation de certaines collectivités ethniques... Fr. mod. 1970, t. 38, pp. 151-156. |