| GAZÉIFIER, verbe trans. A. − Transformer une substance en fluide gazeux. Synon. vaporiser.Les gazogènes permettent de gazéifier les combustibles solides et d'en retirer tout leur pouvoir calorifique (Barnerias, Aciéries,1934, p. 110).Nous allons étudier successivement les cas où l'on gazéifie : 1 du carbone théoriquement pur; 2 du charbon de bois; 3 du bois (Dupont, Bois carburant,1941, p. 47). − Emploi pronom. Gustave, je le revois pendant que, derrière une paroi opaque, dans un enfer scientifiquement machiné [une crémation], il brasille, crépite, glougloute, se gazéfie, réduit son gros corps presque obèse à quelques pincées de cendre (Arnoux, Crimes innoc.,1952, p. 47). ♦ Emploi adj. du part. passé. Le foyer est constitué par une lampe réchaud à plusieurs brûleurs sans mèches, utilisant le pétrole gazéifié, sous pression obtenue au moyen d'un piston disposé sur le corps de la lampe (Lar. mén.1926, p. 138). B. − Incorporer un gaz en suspension dans (un liquide), rendre gazeux (un liquide) par fermentation. − Emploi adj. du part. passé. La bière est saturée d'acide carbonique à basse température, filtrée et mise en bouteilles à la soutireuse isobarométrique. On obtient ainsi des bières bien gazéifiées, brillantes et très peu sensibles au froid (Boullanger, Malt., brass.,1934, p. 540). REM. Gazéifiable, adj.Qui est susceptible d'être transformé en gaz. Matière gazéifiable. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [gazeifje], (il) gazéifie [gazeifi]. [ɑ] comme dans gaz ds DG, Passy 1914 et Warn. 1968, non ds Pt Rob., ce qui se justifie puisque la syll. n'est plus sous l'accent. La forme gazéfier (Arnoux, loc. cit.), si elle n'est pas une coquille, peut s'expliquer par dissimilation ou p. anal. avec des verbes du type liquéfier, raréfier, torréfier. Le mot est admis ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1832 (Raymond). Dér. de l'élém. gazei- formé à partir de gaz*; suff. -ifier* (le dér. gazéifiable est attesté dep. 1811 ds Mozin-Biber). |