| GANGRENÉ, -ÉE, adj. A. − Atteint de gangrène. Bras gangrené; jambe gangrenée (Ac. 1835, 1878). B. − P. métaph. ou au fig. Atteint (par un mal) dans son intégrité. Âmes blasées et gangrenées; bourgeoisie malsaine et gangrenée. Des taches de péché noires et gangrenées (Dumas père, Hamlet,1848, III, 5, p. 231).[Rose] entre les griffes d'un homme de cinquante ans fêtard et gangrené (Estaunié, Choses voient,1913, p. 46) : La presse française devient aussi dans la seconde moitié du xixesiècle (...) un complément de l'école primaire, à laquelle tend la main l'enseignement, dit supérieur et gangrené, de la Sorbonne.
L. Daudet, Stup. xixes., 1922, p. 82. − Emploi subst. [Désignant une pers.] Ces princes, ces bandits compagnons d'un damné, Ces gangrenés du mal, ces rois en qui suppure Toute l'abjection de notre époque impure (Hugo, Légende, t. 6, 1883, p. 139). Prononc. et Orth. : [gɑ
̃gʀ
əne]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. [1503 (d'apr. Bl.-W.1-5)]; av. 1590 gangrené (Paré, Au lecteur ds Littré); 1690 fig. conscience gangrenée (Fur.). Dér. de gangrène*; suff. -é*. Fréq. abs. littér. : 60. |