| GAMBADE, subst. fém. Saut spontané effectué en agitant les jambes (les pattes) en tous sens pour manifester sa joie, son excitation. Synon. ébats.Faire des gambades, mille gambades (Ac. 1798-1932). Des gambades de chèvre (Zola, Joie de vivre,1884, p. 839).Elle avait honte de jouir seule de leurs petits-enfants, des gambades vives de la petite Geneviève qui maintenant se roulait sur le sable (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 189).− Loc., vx et fig. [P. allus. à l'anc. coutume selon laquelle les jongleurs acquittaient leur droit en faisant danser leurs singes devant le péager] Payer en gambades. Payer en monnaie de singe; éluder le paiement d'une dette. De là le proverbe, payer en gambades ou en monnaie de singe (Grillet, Ancêtres violon, t. 1, 1901, p. 74). Prononc. et Orth. : [gɑ
̃bad]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1480-90 ([G. Coquillart], Monologue des Perrucques ds
Œuvres, éd. M.-J. Freeman, p. 319, 35 : Bon corps pour faire la gambade). Considéré souvent comme un empr. à l'ital. gambata (DG; EWFS1-2; Hope, p. 40) bien que ce dernier ne soit attesté que dep. le xvies. (d'apr. DEI), le fr. gambade peut aussi bien avoir été empr. au prov. cambado, gambado (FEW t. 2, p. 119b; Bl.-W.3-5) qui, sans être attesté, semble-t-il, antérieurement au mot fr., doit pourtant être ancien étant donné son extension dial. dans une grande partie du domaine d'oc (v. Mistral; cf. aussi attest. litt. de Saboly, xviies., ibid.); sur les var. K/G (en a. prov., seulement camba, mais quelques dér. en gamb-), v. Mistral, loc. cit. et Ronjat § 257. Fréq. abs. littér. : 53. Bbg. Hope 1971, p. 40, 149. - Lew. 1960, p. 22. |