| GÂTISME, subst. masc. A. − MÉD. ,,État de décrépitude physique et mentale des malades paralytiques, aliénés ou très âgés qui présentent une incontinence sphinctérienne, souvent compliquée de lésions de décubitus`` (Méd. Biol. t. 2, 1971) : 1. Il [le ramollissement de type pseudo-bulbaire] est caractérisé par un affaiblissement intellectuel important, le sujet présente un faciès hébété, inexpressif, se met à rire ou à pleurer de façon spasmodique sans aucune raison, marche à petits pas, s'exprime sans intonation et d'une façon très lente, et présente une gêne à la mastication et à la déglutition. Le sujet dont l'état s'aggrave progressivement meurt après une période de gâtisme plus ou moins prolongée.
Quillet, Méd.1965, p. 340. B. − P. ext. État d'une personne, généralement âgée, atteinte d'affaiblissement physique et/ou intellectuel. Le désespoir qui ricane, la fureur qui grince, le gâtisme qui bégaie (Faure, Hist. art,1921, p. 140). − P. hyperb. La fantastique bêtise des Parisiens. Elle est si inconcevable qu'on est tenté d'admirer la Commune! Non, la démence, la stupidité, le gâtisme, l'abjection mentale du peuple « le plus spirituel de l'univers » dépasse tous les rêves (Flaub., Corresp.,1871, p. 258) : 2. ... l'aristocratie avait versé dans l'imbécillité ou dans l'ordure! Elle s'éteignait dans le gâtisme de ses descendants dont les facultés baissaient à chaque génération et aboutissaient à des instincts de gorilles fermentés dans des crânes de palefreniers.
Huysmans, À rebours,1884, p. 285. REM. Gâtifier, verbe intrans.,fam. a) Devenir gâteux. Le départ d'Yves tua bonne-maman qui soudain n'eut plus de forces, abandonna bon-papa, se coucha, pleurant doucement. Je fus très tendre pour elle. Mais ma tendresse n'était pas celle d'Yves. Bon-papa seul s'égara, gâtifia (Drieu La Roch., Rêv. bourg.,1939, p. 326).b) Avoir un comportement de gâteux. Il gâtifie avec son petit-fils (Rob.Suppl.1970). Prononc. et Orth. : [gɑtism̥]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1869 (Goncourt, MmeGervaisais, p. 344). Dér. de gâteux*; suff. -isme*. Fréq. abs. littér. : 24. |