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FROC, subst. masc.
A.− RELIGION
1. La partie de l'habit des moines qui couvre la tête et les épaules; p. ext. vêtement monastique comportant un capuchon et couvrant de la tête aux pieds. Froc de bure; endosser, revêtir son froc. Il y a plus de liberté dans le froc d'un capucin qui bénit les Alpes que dans la friperie entière des législateurs de la République (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 111):
... même de sa continence impudique naissait un désir du corps de ce moine, que les grands plis de son froc rendaient mystérieux et attirant. Péladan, Vice supr.,1884, p. 268.
2. Au fig. État monastique ou ecclésiastique. Cet empereur voulut mourir sous le froc (Ac.1878-1932).
Loc. et expr. Prendre le froc. Se faire moine (cf. Ac.). Quitter le froc. Abandonner l'état monacal; p. ext. abandonner l'état ecclésiastique (cf. Ac.). Jeter le froc aux orties. Renoncer à cet état. Un certain abbé Gardon, qui avait jeté le froc aux orties, dirigeait l'armée de l'Espérance (Stendhal, H. Brulard,t. 1, 1836, p. 140).
B.− P. ext., pop. Pantalon. Faire dans son froc. Avoir très peur. Vous vous cherchez des faux-fuyants parce que vous faites tous dans vos frocs! (Céline, Mort à crédit,1936, p. 494).Synon. vulg. chier dans son froc (v. chier ex. 1).
Baisser son froc. S'humilier, se soumettre. Larnaud, me jeta-t-il (...) vous appartenez à ces vendus qui sont prêts à baisser leur froc pour gagner leur bifteck (Vialar, Dansons,1950, p. 164).
REM. 1.
Frocaille, subst. fém.,péj. Les moines.
2.
Froquer, verbe trans.,,Habiller d'un froc, mettre dans un couvent`` (Littré).
Prononc. et Orth. : [fʀ ɔk]. Ds Ac. dep. 1694, dep. 1798 avec la mention : ,,on prononce le c``. Étymol. et Hist. 1. a) 1160-74 « vêtement de moine qui couvre la tête et les épaules » (Wace, Rou, éd. A. J. Holden, II, 2009); b) 1608 « l'habit monacal tout entier » (M. Régnier, Œuvres complètes, éd. G. Raibaud, Sat. IX, p. 103, 171); 2. 1547 frocq « étoffe de laine grossière » (Haudent, Apologues d'Esope, II, 159 ds Hug.); 3. a) 1905 « culotte » (d'apr. Esn.); b) 1912 « pantalon » (d'apr. ibid.). De l'ancien b. frq. *hrokk, cf. a. h. all. Rock « tunique, casaque » (Graff t. 2, col. 430-431), all. Rock « habit » et en lat. médiév. roccus (799-800 rocho « vêtement masculin, tunique », ap. Nierm., p. 506; 817 hroccus « froc de moine », ibid.); 3 est issu de 2 mais peut avoir été influencé par vertu de froc « vigueur masculine » (Boiste 1829-Lar. 19e). Fréq. abs. littér. : 105.
DÉR.
Frocard, subst. masc.,péj. Moine. Il y a de tout sur ce pont, peut-être même d'honnêtes gens, puisque nous y sommes. D'après le proverbe, on n'y saurait passer sans rencontrer un moine, un cheval blanc et une drôlesse. Voici précisément un frocard qui se hâte faisant claquer sa sandale (Gautier, Fracasse,1863, p. 297).Les diatribes sur les jésuitières, sur les milliards des frocards et des cornettes, se succédaient en un style de voirie, en une langue de terrain vague (Huysmans, Oblat.,t. 1, 1903, p. 309). [fʀ ɔka:ʀ]. Ds Ac. dep. 1835. 1resattest. a) 1752 péj. « moine » (Trév., v. R. Ling. rom. t. 38, pp. 14-15), b) 1889 « pantalon » (d'apr. Esn.); de froc, suff. -ard*.
BBG. − Arveiller (R.). Notes d'étymol. et de lex. R. Ling. rom. 1974, t. 38, pp. 14-15 (s.v. frocard).Chautard (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 358.