| FRIANDISE, subst. fém. A.− Vx. Goût pour les mets fins et délicats; gourmandise. L'habitude qu'elle avait de grignoter une gousse d'ail par friandise et par coquetterie (About, Roi mont.,1857, p. 144).Des pilules à base de sucre, dont le goût flatte le malade et excite sa friandise (Courteline, Linottes,1912, III, p. 47). − Loc. fig., fam. Avoir le nez tourné à la friandise. Avoir l'air d'aimer le plaisir. Des yeux aux paupières lourdes, un nez tourné à la friandise, une bouche sensuelle : ainsi se montre la petite fille de Mmede Sévigné (E. de Goncourt, Mais. artiste,1881, p. 159). B.− P. ext., usuel. Mets délicat (salé ou sucré). Une femme qui sait leur cuisiner des friandises (Balzac, Goriot,1835, p. 58).Un pâté de foies de canard, friandise digne de figurer sur la table d'un évêque ou d'un prince (Gautier, Fracasse,1863, p. 465): 1. L'épicière pousse devant elle la corbeille aux croissants. Il est vrai que ce sont ceux de l'avant-veille, car le garçon boulanger ne livre que le dimanche matin, après la grand-messe. N'importe! La main de Mouchette tremble en plongeant la rare friandise dans le bol fumant.
Bernanos, Mouchette,1937, p. 1318. − En partic., gén. au plur. Sucreries, petites pâtisseries. Apporter, expédier, offrir, partager des friandises; distribution de friandises; bourrer, combler des enfants de friandises. Une foule de friandises : de la réglisse, de la mélasse, des boules de gomme, du sucre en poudre (Zola, Ventre Paris,1873, p. 816).L'essaim de mioches partis à l'école, déjà, la main dans la main, une friandise à la bouche (Adam, Enfant Aust.,1902, p. 255): 2. La créole avait toujours un panier plein de friandises pour son neveu, qui se gâtait les dents à sucer des bonbons ou à manger des pâtisseries trop sucrées.
Larbaud, F. Marquez,1911, p. 102. − Au fig. Régal, plaisir raffiné. Anecdotes sur les gens célèbres, véritables friandises de conversation dont sont excessivement avides les provinciaux (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 690).Faire friandise de. Se régaler de. Du moins ne puis-je douter que, dans le domaine des sons, l'oreille humaine ne se soit extraordinairement affinée, faisant friandise aujourd'hui de rapports tenus longtemps pour indiscernablement cacophoniques (Gide, Journal,1931, p. 1053). Prononc. et Orth. : [fʀijɑ
̃di:z]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. 1342 personnification de la gourmandise (J. Bruyant, Pauvreté et Richesse, 13b ds T.-L.); ca 1380 « fait d'être friand de qqc. » (J. Le Fèvre, Vieille, 59 ds T.-L.); 2. 1541 « ce qui attire, allèche; chose friande » (Calvin, Instit., 1001 ds Littré). Dér. de friand*; suff. -ise*. Fréq. abs. littér. : 231. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 249, b) 460; xxes. : a) 537, b) 199. Bbg. Breslin (M. S.). The Old French abstract suffix -ise. Rom. Philol. 1969, t. 22, p. 419. − Lew. 1960, p. 173, 180. |