| FERLAMPIER, FRELAMPIER, subst. masc. Vx et pop. Personnage qui n'est pas bon à grand-chose. Ce n'est qu'un frelampier (Ac.1798-1878).On tient plus à ça qu'à l'existence d'un tas d'ferlampiers comme nous autres (Vidocq, Vrais myst. Paris,t. 3, 1844, p. 357).Il y en eut plus de vingt charretons [de documents]. Le charreton, traîné par deux ferlampiers à moitié saouls (Giono, Chron.,Noé, 1947, p. 123).− En partic. Fripier de bas étage : Si elle avait été une pauvre souillon, vêtue de bribes ramassées chez un frelampier (...), Céline n'eût certainement pas été torturée par cette jalousie qui la poigna.
Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 263. Rem. Ac. n'enregistre que la forme frelampier. REM. 1. Frelampin, subst. masc.Même sens. Tais-toi, vaurien ivre frelampin, tais-toi ou je te claque (Arnoux, Écoute,1923, p. 61). 2. Frelampière, subst. fém.[L'éleveuse d'oies à son frère, ami de deux Bohémiennes] muser du matin au soir avec ces faillies ferlampières du diable! (Richepin, Miarka,1883, p. 109). Prononc. et Orth. : [fε
ʀlɑ
̃pje], [fʀ
əlɑ
̃pje]. Ds Ac. 1798-1878. La forme frelampier s'explique par métathèse de ferlampier. Étymol. et Hist. A. 1614 frelampier (Discours de deux marchants Fripiers... ds Variétés hist. et littér., t. 5, p. 190); 1648 frelampière (D'Assoucy, Jugement de Pâris, III, p. 39 ds DG); 1692 ferlampié (A. M. de Fatouville, La Précaution inutile, acte II, scène 4 ds E. Gherardi, Le Théâtre italien, t. II, p. 582 ds Michel); 1828-29 ferlampier (Vidocq, Mém., t. 1, p. 224); 1883 ferlampière (Richepin, loc. cit.). B. 1879 farlampin (Huysmans, op. cit., p. 311); 1923 frelampin (Arnoux, loc. cit.). A mot attesté principalement en pic. et en norm. aux sens de « bon à rien, mauvais sujet, ivrogne » (FEW t. 5, p. 175, s.v. lappare). Dér. à l'aide du suff. -ier*, du verbe ferlamper (pic. ferlaper, ferlamper « boire avec avidité » ds Jouanc.; norm. ferlamper « boire comme un ivrogne » ds Delb.), mot prob. formé dans les dial. du nord de la France, par dérivation de lamper* à l'aide du préf. fer- issu du préf. néerl. ver- marquant l'accomplissement, l'intensité (v. Barbier ds R. Ling. rom. t. 6, pp. 210-305); Barb. Misc. 4, no7 émet l'hyp. d'un empr. à une forme germ. (flam.) *verlampen, *verlappen (cf. frison or. ferlappen, all. verläppern « dissiper, consommer en buvotant »). B issu de A par substitution de suffixe. Fréq. abs. littér. : 3. Bbg. Sain. Arg. 1972 [1907], p. 196, 293. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 337, 338. |