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FRAC, subst. masc.
A.− Vx. Vêtement masculin, habit de ville ou d'uniforme, consistant en une veste courte à collet, s'arrêtant à la taille et pourvue à l'arrière de longues basques étroites. Ernest IV portait un frac à la mode arrivant de Paris; on lui envoyait tous les mois de cette ville, qu'il abhorrait, un frac, une redingote et un chapeau (Stendhal, Chartreuse Parme,1839, p. 105).Il [le « lion »] se hâte, en l'an trois, D'avoir le gilet court, le frac à pans étroits, La culotte collante et les lourdes breloques (Pommier, Colifichets,1860, p. 118):
Les officiers d'ordonnance du roi portent modestement l'uniforme de leur grade; le premier secrétaire a le frac des diplomates, et les médecins un habit à épaulettes qui les fait ressembler à des marchands d'orviétan. About, Grèce,1854, p. 367.
B.− Cour. Habit noir de cérémonie ou de soirée, à basques en queue de morue. Le soir où, place de l'Opéra, vers neuf heures, tous deux en frac de soirée, nous nous trouvâmes (Barrès, Homme libre,1889, p. 3).Très correct sous son frac à revers de soie, Edgar se rend chez l'Ancien (Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 342).
P. méton. Homme en frac. Entre les caisses à inscriptions françaises, se faufilent les femmes nu-tête, souriantes, en manteau du soir, les fracs, les chapeaux haut de forme (Morand, New-York,1930, p. 205).
Prononc. et Orth. : [fʀak]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1767 (Beaumarchais, Eugénie, Habillement des personnages, éd. F. de Marescot, I, p. 49 ds Proschwitz Beaumarchais, p. 335). Empr. à l'angl. frock désignant notamment une sorte de manteau d'homme à longues basques; attesté dep. le xives. pour désigner l'habit des moines et différents vêtements de dessus assez longs (cf. NED, s.v.) ce terme est lui-même issu de l'a. fr. (v. froc). La forme frac étant due à une mauvaise interprétation du -o- angl. très ouvert. Fréq. abs. littér. : 128.