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FOURREAU, subst. masc.
A.− Enveloppe protectrice d'un objet allongé.
1. Gaine allongée, étui de protection et de rangement (d'un objet généralement de même forme), en métal, en cuir ou en matière souple. Fourreau de parapluie; fourreau d'épée, de sabre, de poignard; fourreau d'un couteau de chasse; corps, bouterolle, chape, frettes d'un fourreau. Il avait au côté sa « Joyeuse » engainée dans un fourreau d'or (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 317).Elle se planta, tenant tout droit le drapeau, dans son fourreau de cuir (Zola, Bête hum.,1890, p. 33):
1. Blanche m'emmène dans sa chambre, pour le distraire tandis qu'il se rase et achève sa toilette. Il s'éponge le visage avec des tampons de coton hydrophile qu'il sort d'un grand fourreau de métal. Gide, Journal,1917, p. 633.
P. métaph. Le Nautilus, emporté par son hélice, voyageait dans un fourreau d'éclairs (Verne, Vingt mille lieues,t. 2, 1870, p. 176).Des œufs mollets enveloppés dans un fourreau de gelée de viande aromatisée aux herbes (Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Rosier MmeHusson, 1887, p. 682).
(Faux-)fourreau. Second fourreau enveloppant le premier. (Dict. xixeet xxes.).
Loc. fig. Tirer l'épée du fourreau (cf. épée B 3 a). Remettre l'épée au fourreau (cf. épée B 3 a). Son épée ne tient pas au fourreau (cf. épée B 3 b). Proverbe L'épée use le fourreau (proverbe) (cf. épée D 3).
2. [P. anal. de forme] Gaine, enveloppe protectrice naturelle. La teigne [se promène au fond de l'eau] dans un fourreau qu'elle s'est formé de débris de plantes (Bern. de St-P., Harm. nat.,1814, p. 194).Quantité de larves de phryganes se traînaient dans leur bizarre fourreau de brindilles (Gide, Si le grain,1924, p. 415):
2. Car les arbres continuaient à vivre de leur vie propre et, quand ils n'avaient plus de feuilles, elle brillait mieux sur le fourreau de velours vert qui enveloppait leurs troncs ou dans l'émail blanc des sphères de gui qui étaient semées au faîte des peupliers, rondes comme le soleil et la lune dans la Création de Michel-Ange. Proust, Swann,1913, p. 424.
Spécialement
a) BOT. Gaine d'un épi naissant. (Ds Littré, DG et Rob.).
b) ANAT. ANIM. Gaine cutanée contenant la verge (chez certains animaux dont le cheval). La verge de l'éléphant est repliée dans son fourreau en forme de double S (Cuvier, Anat. comp.,t. 5, 1805, p. 65).
B.− P. ext., domaine de l'habillement
1. Robe ou jupe étroite, moulant le corps, souvent robe du soir ou robe d'apparat. Fourreau long, noir, de soie, de satin, en lamé. La robe de Mademoiselle Baptistine était coupée sur les patrons de 1806, taille courte, fourreau étroit, manches à épaulettes, avec pattes et boutons (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 92).Il aperçut Berthe dans une étroite robe noire et pailletée; ses belles épaules très découvertes émergeaient du fourreau sombre (Chardonne, Épithal.,1921, p. 388):
3. Une étroite robe, ou, pour mieux dire, un fourreau de gaze transparente, moulait exactement les contours juvéniles de son corps élégant et frêle; cette robe, coupée au-dessous du sein, laissait les épaules, la poitrine et les bras libres dans leur chaste nudité. Gautier, Roman momie,1858, p. 198.
En appos. Robe, jupe(-)fourreau (cf. Pourrat, Gaspard,1930, p. 24).Cf. aussi brocart ex.
2. Vêtement étroit qui moule le corps, que l'on porte gén. sous un autre vêtement (souvent une robe transparente). Elle suivait de l'œil les ondulations de sa forme longue dans le fourreau de satin noir autour duquel flottait une tunique légère (France, Lys rouge,1894, p. 5).Les danseuses professionnelles : Chinoises dans leur fourreau de soie brochée (Malraux, Cond. hum.,1933, p. 196).
3. Vx. Robe d'enfant très étroite. La première fois qu'on leur ôta leur fourreau pour les conduire à la messe en culottes, ils [les bessons] furent habillés du même drap (Sand, Pte Fad.,1849, p. 15).Vêtue d'un étroit fourreau d'enfant en tricot de laine, elle lavait et repassait sa précieuse robe blanche (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 210).
4. Région. (Suisse), vieilli. Grand tablier féminin couvrant tout le corps, et réservé aux travaux salissants. Un choix de beaux fourreaux, bonne cretonne. Tabliers japonais, le fourreau japonais (L'Impartial, La Chaux-de-Fonds, 4 mars 1909ds Pierreh. 1926).
5. Arg., pop. Synon. de pantalon.J'ai été chez l'fringueur pour me faire faire un fourreau [= pantalon] (Bruant1901, p. 418).Avec la mode des fourreaux rétrécis dans le bas, les hommes paraissent avoir de grands panards (Le BretonArgot1975).
Prononc. et Orth. : [fuʀo]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. [Ca 1100 furrer « enveloppe allongée destinée à recevoir une chose de même forme quand on n'en fait pas usage » (Roland, éd. J. Bédier, 444)]; ca 1174 forrel « id. » (Benoit, Chron. des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 24467); 2. a) av. 1614 fourreau « habillement étroit des soldats » (Brantôme, Couronn. fr., VI, 106 ds Gdf.); b) ca 1780-1800 « robe étroite, de forme droite » (vêtement que portaient les femmes depuis le règne de Louis XVI jusque sous le Premier Empire d'apr. Littré). Dér. de l'a. fr. fuerre « gaine de l'épée » (ca 1165-70, Erec et Enide, 877 ds T.-L.) du germ. *fodr qu'on suppose d'apr. le got. fodr « gaîne de l'épée » (Feist), a. h. all. fôtar « étui » (Graff t. 3, col. 379), lat. médiév. fodorus (1010 « fourreau » ap. Nierm., p. 439) suff. -eau*, peut-être dû au besoin de distinguer fuerre « fourreau » de son homon. fuerre « fourrage, paille » (feurre*). Fréq. abs. littér. : 345. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 702, b) 777; xxes. : a) 473, b) 165. Bbg. Quem. DDL t. 16.