| FOUILLEUR, EUSE, adj. et subst. I.− Substantif A.− Personne qui fouille la terre, notamment pour mener des recherches archéologiques. Je pus faire en paix le choix de mes hommes. Pour la rive droite, je retins l'ancien fouilleur de Champollion (Du Camp, Nil,1854, p. 211). − P. métaph. L'arbre (...) : opiniâtre terrassier, infatigable fouilleur que nulle difficulté ne rebute (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 13). − AGRIC., au fém. Instrument qui permet d'ameublir le sous-sol sans le remonter à la surface. Une fouilleuse ou, en appos., une charrue fouilleuse (cf. Passelègue, Mach. agric.,1930, p. 57). B.− P. ext. 1. Péj. Celui, celle qui explore minutieusement l'intérieur d'un endroit ou d'une chose : 1. ... je dépose dans la planque numéro un, celle de la cloison, un bout de papier qui porte la mention : désaffectée. J'en fais autant pour la planque numéro deux. Enfin, pour me donner le plaisir d'observer la fouilleuse (...) : je perce le mur entre deux briques.
H. Bazin, Vipère,1948, p. 258. 2. Personne chargée de fouiller ceux ou celles qui sont arrêtés ou soupçonnés, dans les services de police ou de douane, les prisons, les magasins : 2. En dépit des fouilleurs et des fouilleuses, Babet trouva moyen de faire passer le billet de la Force à la Salpêtrière à une « bonne amie » qu'il avait là, et qui y était enfermée.
Hugo, Misér.,t. 2, 1862, p. 58. 3. [Avec compl. subst. prép. de] Celui, celle qui fait des recherches minutieuses et approfondies, dans le domaine intellectuel. Un fouilleur d'archives. « Ce sont des érudits et des fouilleurs de manuscrits qui ont fait l'Allemagne et qui sont en voie de refaire la nation tchèque » (Barrès, Cahiers,t. 12, 1919-20, p. 290): 3. Et quand cela ne se voit pas sur leur visage, (...) en général on sait pourtant qu'ils appartiennent à la catégorie des professeurs ou des fouilleurs de vieux savoir, par leur costume, par les livres qu'ils lisent...
Butor, Modif.,1957, p. 73. II.− Adj., au fig. Qui fouille.
Œil fouilleur. Les yeux, un peu petits et ronds, fixaient les gens bien en face d'un regard fouilleur qui étonnait et inquiétait (G. Leroux, Mystère ch. jaune,1907, p. 23). Prononc. et Orth. : [fujœ:ʀ], [-ø:z]. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1511 « celui qui fouille la terre » (Gringore, Jeu du prince des sotz, La Farce, I, 273, Bibl. elz. ds Gdf. Compl.). Dér. du rad. de fouiller*; suff. -eur2*. Fréq. abs. littér. : 27. Bbg. Lew. 1960, p. 161. − Quem. DDL t. 15. |