| FONTE1, subst. fém. A.− 1. Action de fondre, de liquéfier un corps solide (notamment un minerai) en le soumettant à l'action de la chaleur. Il a porté ce matin du vermeil à la fonte (Balzac, Goriot,1835, p. 59).Donnant un dernier coup d'œil à la fonte du saindoux (Zola, Ventre Paris,1873, p. 693). − P. méton., MÉTALL. Alliage de fer, de carbone et autres éléments, obtenu par fusion du minerai de fer en haut-fourneau. Fonte brute. Son attirail était installé sur une étagère : la cocotte de fonte, les casseroles, la poêle à frire (Dabit, Hôtel,1929, p. 145).Un grand poêle de fonte, genre Godin, mais monumental, obstruait de sa masse noire le centre de la grande salle (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 341).Une batterie de cuisine en porcelaine à feu, en verre pyrex, ou en fonte émaillée (Mathiot, Éduc. mén.,1957, p. 46): Dans les opérations faites au convertisseur, la fonte liquide vient directement du haut fourneau ou, mieux, d'un mélangeur dans lequel s'accumulent les fontes des différents fours et où une partie du soufre est éliminé sous forme de sulfure de manganèse, contenu dans le métal.
Guillet, Techn. métall.,1944, p. 37. − Vx. ,,Certaine composition de métaux dont le cuivre faisait la principale partie. Canon de fonte. Pièce de fonte`` (Ac.). SYNT. a) Fonte aciérée, de fer. b) Fontes blanches, grises, truitées. c) Fontes spéciales; fonte d'affinage, de moulage; fonte en gueuse. 2. Action de fabriquer des objets en coulant un métal en fusion dans un moule. Chrem fut roi; sa statue était d'or; on ignore La date de la fonte et le nom du fondeur (Hugo, Légendet. 2, 1859, p. 418). − IMPRIM. Ensemble défini par la famille, le style, le corps et la graisse du caractère (d'apr. Informat. 1972). Une fonte de petit-romain, de neuf, de onze (Ac.). − P. anal. Fonte des bougies. Action de fabriquer des bougies en coulant de la stéarine autour d'une mèche. (Ds Rob.). B.− Fait de fondre, de se liquéfier. Fonte des glaces. Un lac grossi par la fonte des neiges (Nodier, Smarra,1821, p. 80). − P. méton. Période de l'année où la neige fond. Les travaux commencèrent dès la fonte des neiges, au printemps 1938, ils furent terminés au fort de l'été (Abellio, Pacifiques,1946, p. 274). − MÉD. VÉTÉR. Fonte purulente. Suppuration due à une inflammation. La fonte purulente de l'œil peut se produire avec perte de l'organe (Garcin, Guide vétér.1944, p. 236). Prononc. : [fɔ
̃:t]. Étymol. et Hist. 1. 1472 fer de fonte « alliage obtenu par le traitement des minerais de fer » (A. Lecoy de La Marche, Comptes du Roi René, p. 240); 1477 fonte (J. de Roye, Chronique scandaleuse, t. II, p. 63 ds IGLF); 2. 1488 « action de fondre ou de se fondre » (Mer des Histoires, I, 151a, éd. 1491 ds Rom. Forsch. t. 32, p. 67 : fonte des neges); 3. a) 1551 « action de fabriquer des objets avec du métal fondu » (Du Villars, Mém., II ds Gdf. Compl.); b) 1567 spéc. typogr. (C. Plantin, Dialogues, p. 238); 4. [1549 « action de fondre les métaux » (Est. : Fonte, Fusura) sens incertain]; 1580 (Palissy, Discours admirable, p. 432 ds IGLF). Soit issu de *fundita, fém. subst. d'un part. passé b. lat. *funditus (pour le lat. class. fusus) de fundere (fondre*), soit formé sur fondre* d'apr. le modèle de fendre/ fente, tondre/tonte, feindre/feinte, etc. Fréq. abs. littér. : 499. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 368, b) 1 119; xxes. : a) 883, b) 676. Bbg. Gohin 1903, p. 371. |