| FOLICHON, ONNE, adj. Familier A.− [Qualifiant un subst. désignant (le comportement d') une pers.] Qui est d'une gaieté libre, légère, un peu folle. Humeur folichonne. Comment une femme si gaie pourrait-elle être dépravée? folichonne, oui! mais perverse, ... allons donc! (Balzac, Cous. Bette,1846, p. 364).Je voyais tout l'été passer au bout de mon jardin deux jeunes filles folichonnes au rire moqueur qui n'avait rien de blessant, mais au contraire, était comme un bonjour un rien gouailleur (Goncourt, Journal,1894, p. 657): Un mufle (homme du xviearrondissement : il fallait s'y attendre) demanda à Costals, d'un air folichon : « qui est donc cette fille ravissante avec qui je vous ai rencontré avenue du Bois? »
Montherl., Lépreuses,1939, p. 1413. − P. anal. Ils trottent, les petits cochons, Les gorets gras et folichons Remuant les tire-bouchons Que fait leur queue (Rostand, Musardises,1890, p. 80). B.− Par litote. [Qualifiant un subst. désignant une pers. ou une chose; employé dans un cont. négatif] Gai, distrayant. Ce n'est pas folichon. (Quasi-)synon. drôle.Des copains! l'était temps : j'avais déjà l'cafard. Le fait est que l'autre convive n'avait pas l'air folichon (Benjamin, Gaspard,1915, p. 15).Eh bien, chef... Vous savez, la garde, c'est pas très folichon... ça soulageait de le voir [le fantôme] (Cocteau, Machine infern.,1934, I, p. 32).Une vie de saint, j'imagine que ce n'est pas des plus folichons (Aymé, Clérambard,1950, p. 82). Rem. La docum. atteste l'emploi subst. Tous les folichons sont en bombe! (Céline, Mort à crédit, 1936, p. 536). Prononc. et Orth. : [fɔliʃ
ɔ
̃], fém. [-ɔn]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1615 follichonne (Etienne Durand, Les Satyres Bastardes d'apr. Arveiller ds Mél. Gamillscheg, 1968, p. 29). Dér. de fol, fou*; suff. -ichon (-iche* et -on*). Fréq. abs. littér. : 40. |