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FOIREUX, EUSE, adj.
A.− Vulg. [Correspond à foire2et à foirer A]
1. [Appliqué à une pers.] Qui a la foire, la colique. Des actrices dérangées de ventre, merdeuses, foireuses, diarrhéeuses (Goncourt, Journal,1863, p. 1238).Ta mère fit un pet foireux Et tu naquis de sa colique (Apoll., Alcools,1913, p. 52).
− P. ext. Avoir la mine foireuse. Avoir le teint pâle. Un agent de la liaison, que la peur rendait chaque fois un peu plus vert et foireux (Céline, Voyage,1932, p. 20).
2. [Appliqué au phénomène (généralement la peur) pouvant provoquer cet état] La trouille foireuse (Queneau, Exerc. style,1947, p. 110).
− Au fig. [Appliqué à une pers.] Apeuré, poltron. Ça te va bien de parler d'attaque, toi qui t'es toujours planqué, foireux! (Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 84).− À douze ans, être aussi foireux! (Morand, Fin s.,1957, p. 233):
... il y eut un « boum » de tonnerre et l'air a été déchiré comme une pièce de soie par le passage d'un gros obus (...). Ça a eu pour effet (...) de nous coller à plat-ventre sur le pont foireux, tremblants... Vialar, Risques et périls,1948, p. 89.
♦ Emploi subst. La guerre n'est pas finie (...). Ceux qui disent qu'elle est finie sont des foireux et des menteurs (Sartre, Mort âme,1949, p. 52).
B.− Pop. [Correspond à foirer B 1] Qui échoue; dont les actes, les effets sont déplorables ou n'ont aucune portée. L'orchestre excellent, sauf les cors du début toujours un peu foireux (Willy, Notes sans portées,1896, p. 50).Folantin! Ce peintre de plomb, ce grisailleur foireux, ce plagiaire du néant (Bloy, Femme pauvre,1897, p. 272).
Prononc. et Orth. : [fwaʀø], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. Fin xiies. foiroux (Audigier, éd. C. Jodogne, 276); 2. a) 1388 fig. failli et foireux (Texte cité ds Du Cange, s.v. fallitus, p. 405b); 1812 « lâche, poltron » (Boiste); b) 1704 (Trév. : On appelle une mine foireuse, un homme qui a un visage chagrin ou malade). Dér. de foire2*; suff. -eux*. Fréq. abs. littér. : 22. Bbg. Lew. 1960, p. 229.