| FLUVIAL, ALE, AUX, adj. A.− Qui appartient au fleuve, à un cours d'eau, qui le caractérise; qui est de la nature du fleuve, d'un cours d'eau. Ce monde aquatique, monstrueux, frêle, riche, obscur, et diaphane d'herbages et de poissons (...) vie mystérieuse de ces paysages fluviaux ou marins (Mallarmé, Dernière mode,1874, p. 821).Friselis du courant contre les flancs du radeau, paix taciturne, fluviale, à l'endroit où (...) le Rhône s'étire, se démultiplie en filets tranquilles, en branches fainéantes (Arnoux, Rhône,1944, p. 111).Quand on disait « la route », on entendait la voie fluviale aussi bien que la voie terrestre (Rousseau, Hist. transp.,1961, p. 150): ... c'est en effet le long des fleuves qu'ont afflué les établissements humains. Une frange d'établissements suit fidèlement les cours d'eau, surtout dans la partie orientale où l'évolution du réseau fluvial est plus avancée; (...) on y remarque que chaque vallée fluviale forme une région à part. Ainsi la répartition des établissements est en rapport avec les forces physiques qui travaillent à substituer un réseau fluvial coordonné aux labyrinthes lacustres et marécageux, héritage des anciens glaciers quaternaires.
Vidal de La Bl., Princ. géogr. hum.,1921, p. 190. − P. anal., rare. [En parlant d'un liquide, d'une matière plus ou moins fluide, souple] Qui coule, s'épanche en abondance. La plaie fluviale du flanc ruisselait plus épaisse, inondait la hanche d'un sang pareil au jus foncé des mûres (Huysmans, Là-bas,t. 1, 1891, p. 15).Abraham (...) ces cheveux en herbes couchées, cette barbe fluviale (Huysmans, Cathédr.,1898, p. 321). − Au fig. [En parlant d'une chose abstr.] Qui suit un cours régulier, paisible. Ce retour à la surface que constitue pour lui l'acte d'écrire s'accomplit sous forme d'un mouvement fluvial, paisible, qui jamais à aucun moment ne présente rien de forcé (Du Bos, Journal,1922, p. 58).[Le style de George Sand] est de nature oratoire, d'un mouvement fluvial, lent, puissant (Thibaudet, Hist. litt. fr.,1936, p. 242). B.− P. ext. Qui se situe, s'effectue sur/dans/près d'un fleuve, d'un cours d'eau; qui a trait à un fleuve, à un cours d'eau. Bassin, flotte, transport fluvial(e). De semblables ordonnances fixeront les limites entre la pêche fluviale et la pêche maritime dans les fleuves et rivières affluant à la mer (Code pêche fluv.,1875, p. 5).Des milliers de feux, reflétés dans de l'eau noire, indiquaient la grandeur et le pullulement des villes fluviales, au milieu de régions sans doute humides et grasses (Loti, Château Belle-au-bois-dorm.,1910, p. 124).Une ville avec un port fluvial; le fleuve est mal dragué, les quais sont vieux (Alain, Propos,1926, p. 676). − Spécialement 1. BOT., rare. Qui pousse dans/près d'un cours d'eau. [La rivière] formait un étang d'une eau vaseuse et noire. Des herbes fluviales traînaient à la surface (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 125).Emploi subst. fém. plur. ,,Classe de végétaux monocotylédonés comprenant les familles suivantes : Hydrocharidées, Butomées, Alismacées, Nayadées, Lemnacées, etc.`` (Carrière, Encyclop. hortic., 1862, p. 226) ; cf. aussi Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 2, 1931, p. 219 et Bot., 1960, pp. 1173-1176 [Encyclop. de la Pléiade]. 2. MYTH. Qui habite dans/près d'un fleuve, d'un cours d'eau. Elle [la peuplade grecque] a son Zeus, son Poséidôn, (...) comme ses nymphes bocagères ou fluviales (Taine, Philos. art,t. 2, 1865, p. 211).Dans son encadrement rectangulaire et fleuri que supportaient des divinités fluviales, une action nominative de la Compagnie des Eaux (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 455). REM. 1. Fluvio-glaciaire, adj.[En parlant de dépôts, de terrains, etc.] ,,Relatif au fleuve issu d'un glacier, au front de celui-ci`` (Plais.-Caill. 1958). Des alluvions fluvio-glaciaires, avec cailloux striés (Lapparent, Abr. géol.,1886, p. 371).V. aussi argile ex. 8. 2. Fluvio-marin, ine, adj.Relatif aux mers et aux fleuves, aux cours d'eau, aux eaux marines et aux eaux douces. À la phase marine du thanétien succèdent les épisodes fluvio-marins du sparnacien (Lapparent, Abr. géol.,1886p. 335).Couches fluvio-marines (E. Perrier, Zool.,t. 4, 1928-32, p. 3579). 3. Fluvio-maritime, adj.Synon. de fluvio-marin.En amont et en remontant jusqu'au point où la marée cesse de se faire sentir, se trouve une partie fluvio-maritime dans laquelle l'influence des eaux douces s'accentue de plus en plus (Quinette de Rochemont, Trav. mar.,t. 1, 1900, p. 67).Les ports fluvio-maritimes disposent fréquemment d'un réseau de voies navigables communiquant avec les bassins (M. Benoist, Pettier, Transp. mar.,1961, p. 191). Prononc. et Orth. : [flyvjal], masc. plur. [-o]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. 1314 mentastre fluvial (H. de Mondeville, Chirurgie, 1787 ds T.-L.). Empr. au lat. imp. fluvialis « de fleuve »; 1268 cheval fluel (Brunet Latin, Trésor, éd. F. J. Carmody, 1. 1, § 135), dér. de l'a. fr. flu(i)e « fleuve » (ca 1170 ds T.-L.); suff. -el*, du lat. fluvius (fleuve*). Fréq. abs. littér. : 45. Bbg. Quem. DDL t. 4. |