| FLAMME1, subst. fém. I. A.− 1. Mélange gazeux en combustion, dégageant de la chaleur et généralement de la lumière, produit par une matière qui brûle. Le crépitement des flammes; les flammes de l'âtre, du foyer; mauvais bois se consumant sans flamme et sans chaleur. Voilà un autre incendie qui se déclare! On aperçoit les flammes, tout un bouillonnement de flammes, d'où monte une vapeur ardente... (Zola, Débâcle,1892, p. 605).Tenant d'une main sa bougie allumée, abritant la flamme de l'autre main (Alain-Fournier, Meaulnes,1913, p. 159).L'ondulation instantanée de la flamme court d'une brindille à l'autre, ainsi qu'une minuscule langue écarlate (Bernanos, Joie,1929, p. 649).Une flamme éblouissante jaillit, s'allonge, se raccourcit, se fixe en une languette sifflante de lumière. Il [Conan] a même trouvé du carbure pour sa lampe à acétylène! (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 21): 1. Je regardais ma maison, et j'attendais. Comme ce fut long! Je croyais déjà que le feu s'était éteint tout seul (...) quand une des fenêtres d'en bas creva sous la poussée de l'incendie, et une flamme, une grande flamme rouge et jaune, longue, molle, caressante, monta le long du mur blanc et le baisa jusqu'au toit. Une lueur courut dans les arbres, dans les branches, dans les feuilles...
Maupass., Contes et nouv.,t. 2, Horla, 1886, p. 1122. SYNT. Flammes qui s'allongent, bondissent, brillent, brûlent, caressent qqc., crépitent, dansent, éclairent, s'éteignent, jaillissent, ondulent, montent, noircissent qqc., pâlissent, se raccourcissent, reprennent, tremblent, tremblotent; flamme blanche, bleuâtre, bleue, chaude, claire, dansante, haute, joyeuse, mourante, légère, sinueuse, vacillante, vive; grande, longue flamme; la flamme d'une bougie, d'un briquet, d'une chandelle, des cierges, d'un fanal, d'un gaz, d'une lampe; les flammes d'un feu, de l'incendie; activer, allumer, ranimer la flamme; souffler sur la flamme; jeter, lancer des flammes; une langue de flamme. ♦ Lance*-flammes. ♦ Retour*de flamme. 2. En partic. a) Flamme de/du Bengale (vieilli). Synon. feu de Bengale.Les feux fixes principaux sont (...) les flammes de Bengale, etc. (Wurtz, Dict. chim.,t. 1, 2evol., 1870, p. 1266). b) Flamme d'un coup de feu, de fusil. Il eut presque la figure brûlée par la flamme de cinq ou six coups de fusil qui partirent en avant de lui (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 52).La carabine pour la seconde fois crachait sa flamme (Ramuz, Gde peur mont.,1926, p. 235). c) [En tant que symbole] ♦ Flamme (olympique). [Aux Jeux de Berlin en 1936] pour la première fois, apparut le coureur, dernier porteur du flambeau allumé à Olympie, il fit jaillir la flamme du trépied de bronze placé dans une brèche du stade grandiose (Jeux et sp.,1967, p. 1211). ♦ La flamme (du souvenir). Symbole du souvenir. Entretenir la flamme. Ancien combattant qui viendrait de ranimer la flamme (Fargue, Piéton Paris,1939, p. 230): 2. ... ce sentiment de dérisoire qui naguère le poignait si fort dès qu'il participait tant soit peu à la vie officielle de son pays (il pensait pêle-mêle aux grands discours des « ténors » de la Chambre, au cérémonial de la Cour d'Assises, aux funérailles de Foch, aux cérémonies devant la flamme)...
Vailland, Drôle de jeu,1945, p. 99. 3. Loc. Passer à la flamme. Flamber (v. ce mot II A). − TECHNOL. À flamme renversée. Disposition telle que la flamme descend au lieu de monter. Les tuyères d'un gazogène, du type ordinaire à flamme renversée (Dupont, Bois carburant,1941, p. 75). − Au fig. Cracher, jeter, lancer, vomir feu et flammes. Être très irrité, avoir de grands emportements de colère (cf. feu I A 1). Il y aura des criailleries, j'en conviens, et l'État-major aux abois jettera feu et flammes (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 181). B.− P. méton., gén. au plur. 1. Feu, incendie. Éteindre, étouffer les flammes; être la proie des flammes; jeter dans les flammes. Les flammes, la mort dans les flammes, c'est plus effrayant que tout, encore plus effrayant que la mort sous un éboulement (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 134). − En flammes. En feu. Un avion en flammes s'était abattu dans les lignes françaises (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 769): 3. ... brusquement, le régiment venait d'avoir la première vision poignante de la guerre : un horizon en flammes. Les Allemands étaient là. Cette ligne de feu, c'était eux. Ils faisaient flamber les villages.
Benjamin, Gaspard,1915, p. 41. ♦ Loc. fig. Descendre qqn en flammes (cf. descendre II A 2 b). − Class. Passer par le fer et la flamme. Tuer et incendier. Tout est fini, maintenant, et ma lame Pend inutile à côté de mon flanc, Tout a passé par le fer et la flamme, Toute muraille a sa tache de sang (Barbier, Iambes,1840, p. 49).Porter le fer et la flamme dans un pays (Ac.). Y porter la guerre, l'incendier, le ravager. 2. Feu (du bûcher). Avant que les flammes du bûcher l'engloutissent [Jacques Molay] (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 207): 4. Aller au pied du bûcher assister quand même le désobéissant frère Silvio? Et faire tout ce qui sera en mon pouvoir pour retarder et empêcher l'épreuve du feu? Mais si quand même il monte dans les flammes?
Salacrou, Terre ronde,1938, III, 2, p. 235. − P. ext., RELIG. CHRÉT. a) Les flammes éternelles, de l'enfer. Tourments éternels auxquels les réprouvés sont condamnés. − Ah! sauvez-moi des flammes éternelles! Mon père, hélas! C'est un vilain séjour (Béranger, Chans.,t. 3, 1829, p. 223).Que les flammes de l'enfer ne lui soient pas trop ardentes! (Sue, Atar Gull,1831, p. 8): 5. − Sortez du moins par le portail du nord! leur cria le suisse, qui était resté sur le seuil, pour voir la Résurrection, le Jugement dernier, le Paradis, le Roi David, et les Réprouvés dans les flammes d'enfer.
Flaub., MmeBovary,t. 2, 1857, p. 89. b) Les flammes du purgatoire. Tourments auxquels sont pour un temps condamnés les élus en expiation de leurs fautes. Cette effrayante lueur [de la foudre] peignait des rouges flammes du purgatoire et de l'enfer les murailles de la gothique église (Bertrand, Gaspard,1841, p. 128). C.− P. ext. 1. Lumière et chaleur intenses, brûlantes. Par la fenêtre et la porte ouvertes, le soleil de juillet entrait à flots, jetait sa flamme chaude sur le sol de terre brune (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Diable, 1886, p. 234).Le soleil, dont la flamme brûle tout dans ce pays-là (Zola, Ventre,1873, p. 686).L'été torride les [certaines essences d'arbres] épanouit, elles se trempent vraiment dans la flamme... le chêne est le type de l'essence de lumière (Pesquidoux, Livre raison,1928, p. 22): 6. ... il s'arrêta sur le seuil, stupéfié par la lumière immense des midis de la terre africaine. La rue devait être blanche et les maisons blanches aussi, mais la flamme du soleil perpendiculaire lavait les surfaces éclatantes avec une telle furie de reflets, que les murs de chaux et les dalles réverbéraient à la fois des incandescences prodigieuses de bleu d'ombre, de rouge et de vert, d'ocre brutal et d'hyacinthe.
Louÿs, Aphrodite,1896, p. 227. 2. Clarté brillante, éclat, lumière. ... la lune s'éleva sur les sapins, derrière les collines (...). Elle nous baigna spontanément de sa lumière morne et pâle, de sa flamme déserte et pâle (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 304).Parurent au ciel les premières étoiles. Avec une émotion infinie, nous les vîmes s'allumer l'une après l'autre, les minuscules flammes d'azur pâle (Benoit, Atlant.,1919, p. 112). − P. anal. Flamme des yeux, du regard. Éclat vif et intermittent (cf. flamber I B 1 b; flamboyer B 2). Yeux qui jettent des flammes. Ses yeux noirs brillaient de cette douce flamme, rayonnement des âmes virginales, qui éclaire et ne brûle pas (Sandeau, Mllede La Seiglière,1848, p. 135).J'ai tout de suite remarqué dans tes yeux cette petite flamme (Mauriac, Mal aimés,1945, III, 5, p. 236). Rem. La docum. atteste a) Quelques rares emplois de en flammes ou de flammes, synon. en feu ou de feu (cf. feu II B 1 b) au sens de « brûlant, passionné » : Elle crut sentir sur sa joue un souffle ardent et deux lèvres de flamme (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 305); au sens de « brûlant et rouge » : La nourriture, le vin, la fatigue lui montaient à la tête, il avait les joues en flammes (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 253). b) Des emplois de flamme au sens de « brûlure, douleur » : Les déchirures plus profondes de son dos et de ses reins l'investissaient d'une flamme intolérable, et, comme il tentait de lever le bras, il lui sembla que l'extrême pointe de cette flamme poussait jusqu'au cœur (Bernanos, Soleil satan, 1926, p. 152). D.− P. métaph. [La flamme réfère métaphoriquement à la lumière, à la clarté, au brillant, à l'éclat, à l'ardeur (infra E)] L'âme est une vapeur allumée qui brûle sans se consumer; notre corps en est le falot. Sa flamme n'est pas seulement lumière, mais sentiment (Joubert, Pensées,1824, p. 149).La pensée, flamme divine, remonte et se perd dégagée des sens au brasier de l'intelligence (Chateaubr., Mém.,t. 1, 1848, p. 621): 7. Qu'est-ce que l'Esprit-Saint? (...) c'est un feu, une flamme, une ardeur, une chaleur divine, un souffle puissant : fons aquae, ignis, spiritus ardoris, flatus vehemens.
Dupanloup, Journal,1851, p. 143. − P. méton. Personne passionnée, pleine d'ardeur. Il est bien curieux d'étudier les bancs socialistes et les bancs catholiques. J'y vois deux flammes, Jaurès et Mun (Barrès, Cahiers,t. 5, 1906-07, p. 192). Rem. La docum. atteste également de nombreux emplois p. compar. « avec l'éclat, le mouvement des flammes ». L'orgie s'était développée comme une flamme (Louÿs, Aphrodite, 1896, p. 151). Mais tout au fond, comme une flamme au cœur du bois, À travers les rameaux de vos heures sans gloire, Brillait quand même et s'affirmait votre victoire (Verhaeren, Mult. splendeur, 1906, p. 147). Ses cheveux d'une intense blondeur se défont, et remuent comme des flammes (Barbusse, Feu, 1916, p. 91). C'est cet amour aussi fort que moi sous mon désir comme une grande flamme crue, comme un rire dans ma face! (Claudel, Soulier, 1929, 1repart., 1rejournée, 7, p. 970). E.− Au fig. 1. Ardeur, enthousiasme, passion. Parler avec flamme, sans flamme; être plein de flamme; manquer de flamme. Il y avait pourtant en moi de la noblesse, de l'orgueil, de la flamme (Farrère, Homme qui assass.,1907, p. 291).La vie de famille manque de flamme et les dîners sous la lampe, avec la bonne en chaussons de feutre dans les coins, de passion (Nizan, Conspir.,1938, p. 157).Des propos de collégiens. Ce qui me les rendait agréables, c'était l'excitation, la flamme que tous deux y mettaient (Sagan, Bonjour tristesse,1956, p. 152): 8. Je suis un mâle pour produire, concevoir, écrire. Aux moments où cette force diminue en moi, je ne suis plus rien. J'ai besoin d'épancher cette flamme; j'ai besoin de la manifester par des caresses quand je ne l'épanche pas, besoin de caresser.
Michelet, Journal,1857, p. 346. SYNT. Flamme de l'ambition, de la création, des désirs, de l'esprit, de l'intelligence, de la jeunesse, de la joie, des passions, de la victoire. − Loc. Être tout feu tout flamme pour qqc./qqn. Être plein d'ardeur, d'enthousiasme pour quelque chose/quelqu'un (cf. feu II B 1 b). 2. En partic., littér. Passion, désir amoureux. Des flammes lascives; la flamme des instincts. « Couronner la flamme » est fréquent au XVIIesiècle parce que flamme pour eux voulait dire amour et couronner : récompenser par un heureux mariage (Flaub., Corresp.,1865, p. 44).Même chez les auteurs classiques, les amants paraissent n'éprouver aucun embarras à déclarer leur flamme (Larbaud, F. Marquez,1911, p. 61).Alexis n'était pas coureur. De temps en temps une courte flamme, ou le hasard, ou une femme qui lui tombait dans les bras (Triolet, Prem. accroc,1945, p. 159): 9. Je collerai ma bouche à ses dents, et, fébriles,
Mes mains l'entraîneront vers mon lit large et bas.
La flamme, ouragan d'or, passe, et, toute, je brûle.
Après, mon cœur n'est plus qu'un lambeau calciné;
Et du plus fol amour et du plus effréné
Je m'éveille en stupeur comme une somnambule.
Samain, Chariot,1900, p. 158. II.− [P. anal. de forme] A.− Représentation stylisée d'une flamme. 1. Ornement terminant divers objets (vases, candélabres, colonnes funéraires, etc.). (Dict. xixeet xxes.). 2. HÉRALD. Meuble de l'écu terminé par des pointes ondoyantes. D'azur à la flamme d'argent (DG). Un blason très historié (lion, flammes, toute la boutique) et couronné d'une couronne de baron (Montherl., Célibataires,1934, p. 738). B.− Pavillon, fanion. 1. Petite banderole à deux pointes flottantes qui garnissait les lances de la cavalerie. Les lanciers de Bonaparte, qui surveillaient et suivaient notre retraite pas à pas, montraient de temps en temps la flamme tricolore de leurs lances à l'autre horizon (Vigny, Serv. et grand. milit.,1835, p. 30). 2. MARINE a) Dans le code international des signaux, pavillon long et triangulaire symbolisant un chiffre. Le chiffre 1 est représenté par une flamme blanche portant un disque rouge en son milieu (Le Clère, 1960). b) Banderole longue et étroite servant de marque distinctive. En partic. Flamme de guerre, nationale, ou, p. ell. du déterminant, flamme, banderole aux couleurs nationales arborée en sus du pavillon national par les bâtiments de guerre. C'était un brick américain, et la flamme nationale qui flottait au sommet de son grand mât indiquait que c'était un bâtiment de guerre (Dumont d'Urville, Voy. Pôle Sud,t. 8, 1845, p. 171): 10. La Belle-Poule, cette nef royale de haut-bord et à trois ponts (...) qui livra sous Louis XVI un si galant combat aux Anglais et qui explosa en rade de Brest, le feu à la Sainte-Barbe, ses batteries tirant à boulets rouges, toutes voiles dehors, la fleur de lys, la banderole, la flamme au vent.
Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 57. C.− Domaine milit.Sorte de poche triangulaire et flottante qui ornait le colback. L'attirail de guerre d'alors presque inconnu aujourd'hui, les colbacks à flamme, les sabretaches flottantes, les buffleteries croisées (Hugo, Misér.,t. 1, 1862, p. 381).Colback (...) avec flamme en drap amarante ayant un gland en or (Titeux, St-Cyr,1898, pp. 307-308). Rem. La plupart des dict. gén. mentionnent qq. autres emplois p. anal. a) Nom donné à certaines variétés d'œillets ou d'iris. Flamme blanche, flamme de Jupiter (Besch. 1845). b) Flamme d'oblitération, ou p. ell. du déterminant, flamme : marque apposée sur les lettres, à côté du cachet portant la date de la poste, formée soit de plusieurs lignes ondées, soit d'un dessin. c) Petite ampoule électrique allongée ayant la forme d'une flamme. REM. 1. Flammette, subst. fém.,vx. Petite flamme. Mon oncle (...) regardait les brindilles de frêne léchant de flammettes aiguës les briques écaillées du foyer (Fabre, Xavière,1890, p. 49). 2. Flamméum, subst. masc.,antiq. romaine. Voile de couleur rouge orangé que portaient les jeunes filles le jour de leur mariage. L'orient resplendit sous un voile magique, Et ce voile, pareil au flamméum antique, Déroule son tissu qu'abreuve le carmin (A. Pommier, Océanides,1839, p. 132). 3. Flammer, verbe trans.,hapax. Recouvrir de taches en forme de flamme (cf. flammé). Un joli blanc de plâtre que la patine de Paris n'a pas encore flammé de noir (Toulet, Tendres mén.,1904, p. 75). 4. Flammerole, subst. fém.Feu follet. (Dict. xixeet xxes.). Prononc. et Orth. : [flɑm] et [flam] (et, pour les auteurs qui précisent la durée, [flɑ:m]), cf. Nyrop Phonét. 1951. La forme en [ɑ] est, d'apr. Rouss.-Lacl. 1927, p. 128, ,,très générale``. Buben 1935, § 47, la qualifie de ,,prononciation affective``. Enq. : /flam, (D)/. Ds Ac. dep. 1694, avec, depuis 1798, la mention : ,,on prononce flâme``. Étymol. et Hist. 1. 2emoitié xes. au propre (St Léger, éd. J. Linskill, 204); 2. 1176-81 emploi métaph. en parlant d'une passion, d'un amour dévorant (Chr. de Troyes, Chevalier charrette, éd. M. Roques, 3750), d'où début xviies. « amour, passion » (sans autre terme du vocab. ayant trait au feu dans le contexte) (Montchrestien, Aman, éd. Petit de Julleville, p. 273); 3. a) ca 1210 « étendard de forme allongée » (Herbert de Danmartin, Foulque de Candie, 1252 ds T.-L.); b) 1690 « élément décoratif en forme de flamme » (Fur.); 4. av. 1648 « éclat » (Voiture, Elégies, éd. M. A. Ubicini ds
Œuvres, t. 2, p. 284). Du lat. class. flamma « flamme, feu » au propre et métaphoriquement. Pour 3 cf. oriflamme. Fréq. abs. littér. : 5 908. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 6 986, b) 10 550; xxes. : a) 10 524, b) 7 181. |