Police de caractères:

Surligner les objets textuels
Colorer les objets :
 
 
 
 
 
 

Entrez une forme

options d'affichagecatégorie :
FLAGELLER, verbe trans.
A.− Battre, frapper à coups de fouet. Se faire flageller; flageller les épaules de qqn. Synon. fouetter.Elle lui apprit, à coups de fouet, la musique et la prosodie, et elle flagellait avec des lanières de cuir ces jambes divines (France, Thaïs,1890, p. 115).Le Fils de Dieu a répandu son sang pour ce Maxence. Pour lui, il a été flagellé et couronné d'épines (Psichari, Voy. Centur.,1914, p. 203).
Absol. Une autre, elle était: une autre, morose et austère, semblable aux religieuses qui font peur à cause de la corde pendue à leur taille pour flageller (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 40).
Emploi pronom. Les bords de ce lourd tombeau sont ornés de femmes qui se flagellent avec des branches de laurier (Giono, Colline,1929, p. 13).
Emploi subst. masc. du part. passé. Les flagellés défaillant, mais retenus par les liens de leurs bras, roulaient leur tête sur leurs épaules (Flaub., Salammbô,t. 1, 1863, p. 153).
En partic., littér. [Par réminiscence étymol., le lat. « flagellum » ayant donné « fléau »] Battre (le blé) au fléau. Je veux qu'ils servent ma gloire quand ils flagellent les blés (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 541).
P. anal. [Le suj. désigne un agent naturel] Frapper comme avec un fouet. Un roman et quel roman! le plus impartial, le plus loyal, − un champ, banal comme tous les champs, flagellé, trempé comme la nature elle-même, par tous les vents et tous les orages (Baudel., Art romant.,1867, p. 441).Un vent âpre d'hiver flagelle la peau, balaye et disperse les paroles, les soupirs (Barbusse, Feu,1916, p. 71).
B.− Au fig. Traiter durement, malmener. Les démagogues anglais étaient, sans exagération, des êtres célestes, si on les compare aux hommes dont la Providence se sert aujourd'hui pour flageller l'Europe (J. de Maistre, Œuvres compl.,t. 1, Fragm. sur Fr., 1821, p. 204).Les grandes antinomies entre lesquelles l'esprit de l'Occidental se débat, harassé, flagellé (Bloch, Destin S.,1931, p. 305).
Emploi pronom. Qu'enseignerais-je, sinon le doute de soi, à ceux qui, dès le jeune âge secrètement infatués, s'aiment au lieu de se flageller? (Colette, Fanal,1949, p. 141).
En partic. Critiquer, attaquer par des propos ou des écrits, d'une manière âpre et violente. On flagelle, on bafoue, on maudit l'humanité et la Providence (Amiel, Journal,1866, p. 57):
Parmi les ridicules si durement flagellés par lui, Charrigaud avait surtout choisi le ridicule du snobisme. (...) il en notait le caractère de lâcheté morale, de desséchement intellectuel, avec une âpre précision dans le pittoresque, une large et rude philosophie et des mots aigus, profonds, terribles... Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 191.
Prononc. et Orth. : [flaʒ εl(l)e]. Il est surprenant de voir Fér. Crit. t. 2 1787 admettre à la fois la gémination et, dans la syll. fermée par la géminée, le timbre [e]. Des aut. qui n'ont pas la gémination, Fér. 1768, Passy 1914, Dub., Warn. 1968 (gémination facultative chez Warn. 1968 et changement de timbre correspondant), seuls Fér. 1768 et Warn. 1968 notent le timbre [e]. Fér. Crit. t. 2 1787 le conserve tout en postulant la gémination. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin xes. flagellar (Passion de Clermont, éd. d'Arco S. Avalle, 231); ca 1350 flageller (G. Le Muisit, Poésies, I, 121 ds T.-L.); 1598 part. prés. subst. freres flagellans « membres de confréries où l'on se livrait à la flagellation » (Marnix, Différends de la religion, II, 339, Quinet ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 704); 1910 part. passé subst. flagellés biol. (Brumpt, Parasitol., p. 324). Empr. au lat. de l'époque imp. flagellare « fouetter, flageller ». Fréq. abs. littér. : 73.
DÉR.
Flagellateur, trice, subst.Celui, celle qui flagelle. [Le] P. Berthier, le grand flagellateur des encyclopédistes (J. de Maistre, Souveraineté,1821, p. 389).Spéc., subst. masc. ,,Perverti sexuel qui éprouve une satisfaction érotique par la flagellation exercée sur lui-même ou sur une autre personne`` (Méd. Biol. t. 2 1971). [flaʒ εl(l)atœ:ʀ], fém. [-tʀis]. 1reattest. 1587 (F. de Lanoue, Disc., p. 377 ds Gdf. Compl.); du rad. de flageller, suff. -(at)eur2*.