| * Dans l'article "FIOLE,, subst. fém." FIOLE, subst. fém. A.− Petite bouteille de verre à goulot étroit. Fiole d'eau de Cologne, de poison; goulot d'une fiole. Synon. flacon.Céline permettait (...) qu'il goûtât le marasquin en suçant le bouchon de la fiole (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 7).Johnny Keats à qui un critique autorisé conseillait de retourner à ses fioles et à ses pots de pharmacien (Green, Journal,1944, p. 100). 1. P. méton. Contenu d'une fiole. Un malade qui a vidé sa fiole de morphine (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 609). − En partic., fam. Vider une fiole. Boire une bouteille de vin. Nous avons presque entièrement vidé nos fioles (Larchey, Excentr. lang.,1862, p. 152). 2. Spéc., VERRERIE. Fiole d'épreuve. Bouteille de verre soufflé que l'on soumet à un refroidissement brutal afin de vérifier les qualités de la matière. On fait le test de l'affinage en soufflant quelques « fioles d'épreuve » (C. Duval, Verre,1966, p. 46). B.− Fig., pop. Tête, figure. Synon. bobine, poire (fam.).Elles [les mômes] avaient des fioles de poupées, des mirettes comme des bonbons bleus (Céline, Mort à crédit,1936, p. 255).Une bande de bondieusards qui n'a certainement aucun goût pour ma fiole (L. Daudet, Clemenceau,1942, p. 280). − Loc. verbales pop. ♦ Se payer la fiole de qqn; se ficher, se foutre, se régaler de la fiole de qqn. Se moquer de quelqu'un. − Debout à trois heures du matin? C'est-y que vous vous foutez de not'fiole? (Courteline, Au Chose,1884, II, p. 238).Tu ne vas pas recommencer à te ficher de ma fiole (Arland, Ordre,1929, p. 402).Ils pouvaient plus le renifler. Alors ils ont mis tout en œuvre... c'est à qui lui ferait des misères. On s'est bien régalé de sa fiole (Céline, Mort à crédit,1936p. 31). ♦ Avoir soupé de la fiole de qqn. Ne plus pouvoir supporter quelqu'un, en avoir assez. Je ne pouvais plus le supporter, c'était un crampon de la plus belle eau; j'avais soupé de sa fiole, comme dira un jour le dictionnaire de l'Académie (J. Lévy, Gosses Paris,1898, p. 4). REM. Fioler, verbe.a) Emploi intrans., vx, pop. Boire avec excès, s'enivrer. b) Emploi trans., rare. Je t'offre de fioler avec nous une tasse de café et un verre de camphre (Huysmans, Marthe,1876, p. 57). Prononc. et Orth. : [fjɔl]. Enq. : /fjol/. Ds Ac. dep. 1694. Ac. 1798, 1835 : ,,on écrivait autrefois phiole``. Étymol. et Hist. 1. 1erquart xiiies. « petite bouteille » (Reclus de Molliens, Charité, 35, 5 ds T.-L.); 2. 1848 arg. « figure » (Pierre, Arg. et jargon, c. 3). Empr., de même que l'a. prov.fiola, au lat. tardiffiola (attesté ds les Commentaires sur Oribase d'apr. FEW t. 8, p. 377b), altération, par la substitution de -ola à -ala, de phiǎla « coupe », empr. au gr. φ
ι
α
́
λ
η. Fréq. abs. littér. : 352. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 388, b) 571; xxes. : a) 720, b) 425. Bbg. Greimas (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t. 20, p. 302 (s.v. fioler). |