| FILLEUL, EULE, subst. Personne baptisée, considérée par rapport à son parrain, sa marraine. La vieille à profil de chouette qui a présidé à la naissance de mon filleul (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 403).Aujourd'hui, baptême d'Edmée, ma filleule. Je repasse mes prières en me rinçant les dents (Goncourt, Journal,1886, p. 605).Nous ne sommes ici qu'un bon parrain qui paie un joujou à sa filleule (Boylesve, Leçon d'amour,1902, p. 87).− P. ext. Celui ou celle qui bénéficie de la protection d'une personne, d'une entité symbolique. Vous aimerez à jouer le rôle d'une de ces fées fabuleuses qui se plaisaient à dissiper les obstacles autour de leurs filleuls (Balzac, Goriot,1835, p. 84).Lune, consomme mon baptême, Lave mes yeux de ton linceul; Qu'aux hommes, je sois ton filleul (Laforgue, Imit. Lune,1886, p. 253). ♦ En partic. Filleul de guerre. Soldat dont s'occupe en temps de guerre (en lui envoyant des lettres, des colis) une jeune fille ou une femme (appelée marraine de guerre). Les boîtes de conserves c'était pour mes filleuls de guerre (Sartre, Mort ds âme,1949, p. 164). − P. anal. Ce qui a été inauguré officiellement par un parrain, une marraine. Je la vois d'ici, la marraine, Vraie altesse républicaine, (...) Cassant la fiole de champagne Sur le flanc du yacht, son filleul (Ponchon, Muse cabaret,1920, p. 49). Rem. La docum. atteste l'homon. filleul, subst. masc. Champignon des prés blanc et délicat. Nous négligions les fades champignons des prés, les filleuls, la barbe-de-capucin, les girolles gaufrées (Beauvoir, Mém. j. fille, 1958, p. 79). Prononc. et Orth. : [fijœl]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1121 filiol « personne qui a été tenue sur les fonts baptismaux considérée par rapport au lien qui l'unit à son parrain ou à sa marraine » (St Brendan, 84 ds T.-L.). Du lat. class. filiolus « fils (en bas âge ou chéri) », sens attesté en fr. au xviesiècle. Fréq. abs. littér. : 249. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 289, b) 476; xxes. : a) 494, b) 259. |