| * Dans l'article "FIBRILLE,, subst. fém." FIBRILLE, subst. fém. A.− Petite fibre. 1. ANAT. Petit filament composant un tissu, un organe, une fibre. Il [l'influx nerveux] passe d'un neurone à l'autre en franchissant la membrane synaptique. Il pénètre de la même façon dans la fibre musculaire sur laquelle s'appliquent les bulbes terminaux des fibrilles (Carrel, L'Homme,1935, p. 109).Lorsqu'une fibre se contracte, elle se contracte au maximum de sa capacité, et par ailleurs, le nombre de fibres ou de fibrilles qui entrent en action est d'autant plus important que l'excitation a été plus intense (QuilletMéd.1965, p. 371). − Au fig. Peut-être la profonde passion d'Eugénie devrait-elle être analysée dans ses fibrilles les plus délicates (Balzac, E. Grandet,1834, p. 122). 2. BOTANIQUE a) Ramification la plus fine d'une racine formant le chevelu (cf. Bouillet 1859). b) Vrille ou filament serpentin de certaines plantes. Voyez les fibrilles déliées, fleuries, sans cesse agitées de l'amourette purpurine qui verse à flots ses anthères presque jaunes (Balzac, Lys,1836, p. 120).Les orchys étranges, les plantes échevelées entrelacent capricieusement les torsades sinueuses de leurs fibrilles et de leurs grappes (Taine, Notes Paris,1867, p. 125).Des deux côtés du perron se dressaient tables et bancs, et des tonnelles au-dessus où s'éparpillaient les fibrilles et les feuilles de la vigne vierge (Gobineau, Pléiades,1874, p. 329). 3. TECHNOL. (papet.) Filament constituant l'enveloppe externe des fibres de cellulose (cf. Lar. Lang. fr.). Lorsqu'au cours d'un tirage le papier dépose des fibrilles sur le blanchet (...) le conducteur devra (...) remédier à cet inconvénient (Chelet, Lithogr.,1933, p. 283). B.− P. anal. Petite ligne en réseau; en partic., petite ride ou petite veine colorée apparaissant sur la peau. (Quasi-)synon. ridule, veinule.Mais plus tard cette merveille [l'œil] devient d'une horrible mélancolie, quand les passions ont charbonné ces contours si déliés, quand les douleurs ont ridé ce réseau de fibrilles (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 51).Un qui allait s'en aller, devenir douanier sans doute. Il avait les yeux pleins de petites fibrilles rouges (Druon, Gdes fam.,t. 1, 1948, p. 165): ... il éclata d'un petit rire qui se prolongea pendant quelques instants, humectant les yeux bleus du vieux diplomate et faisant vibrer les ailes de son nez nervurées de fibrilles rouges.
Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 472. REM. 1. -fibrille, élém. suff. entrant dans la compos. de termes d'anat.a) Relatifs à la localisation des fibrilles (neurofibrille, tonofibrille). Une partie très différenciée faite de fibrilles musculaires ou myofibrilles, groupées en faisceaux ou colonnettes (Camefort, Gama, Sc. nat.,1960, p. 180).b) Ayant trait à la grosseur des fibrilles (micro-fibrille, macro-fibrille). Les fibres collagènes microscopiques sont formées d'ultrafibrilles longitudinales (Hist. gén. sc.,t. 3, vol. 2, 1964, p. 637). 2. Fibrillé, ée, adj.Marqué de fibrilles, de lignes en réseau. Ce prêtre septuagénaire, un peu voûté et de ventre gros, encore vigoureux et large d'épaules, le visage fibrillé sous des cheveux gris qui ne blanchissaient pas (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 325). 3. Fibrilleux, euse, adj.,bot. [En parlant de cellules composant des fibrilles végétales] Le testa, aminci dans la partie qui correspond au micropyle, est surmonté d'une épaisse caroncule formée de cellules fibrilleuses très transparentes (Ad. Brongniart, Graines foss.,1876, p. 30).Ce terme est attesté par Baillon t. 2 1886 et Gatin 1924 dans le sens plus général « qui a trait à un assemblage de racines, de fibrilles végétales ». Méd. Biol. t. 2 1971 le donne comme synon. peu usité de fibrillé « composé de fibrilles ». Prononc. et Orth. : [fibʀil] ou [-bʀij]. [l] ds Besch. 1845, Nod. 1844, Littré, DG, Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930, Pt Rob.; [j] ds Fér. Crit. t. 2 1787, Warn. 1968 et Lar. Lang. fr. Mart.-Walt. enregistre principalement cette variante pour le dér. [fibrijasjɔ
̃]. Le mot est attesté ds Ac. 1762-1932. Étymol. et Hist. 1674 [Le Gallois P., Conservations académiques tirées de l'Académie de M. l'abbé Baudelot ds Lar. Lang. fr.]; 1689 (Traité des vapeurs par M. Lange ds Fr. mod. t. 14, p. 293). Dér. de fibre*; suff. -ille*. Fréq. abs. littér. : 36. |