| FEUILLARD, subst. masc. A.− Branche garnie de feuilles; ensemble de branches avec leurs feuilles. J'agite un feuillard défleuri (Apoll., Alcools,1913, p. 97).Toute la forêt craquelait sous le vent et le froid. Les crapauds endormis battaient au fond du feuillard, secoués par leur cœur trop fort (Montherl., Célibataires,1934, p. 903). Rem. Certains dict. gén. mentionnent un emploi spéc. au sens de « branches garnies de feuilles utilisées pour l'alimentation des animaux ». B.− Emplois techn. 1. TONNELLERIE. Branche refendue de châtaignier ou de saule utilisée pour faire les cerceaux de tonneaux. Attesté par la plupart des dict. gén. − P. anal. Feuillard de fer, d'acier, ou, p. ell du déterminant, feuillard. Bande de fer ou d'acier, étroite et mince, servant à cercler des tonneaux, des pièces de bois, à renforcer des emballages. Un allègement maximum des emballages, que permet (...) le renforcement du bois par des cercles en feuillard ou en fil de fer (Industr. fr. bois,1955, p. 12).En partic. Bande de fer fixée à la barlottière et destinée à assurer l'assemblage des vitraux d'une fenêtre. Les traverses portaient des tenons à mortaise de barlottières, munis de leurs clavettes et des feuillards pour le maintien des vitraux (Fillon, Serrurier,1942, p. 8). 2. MÉTALL. Plaque de métal large et mince. Un vieux clocher à flèche bulbeuse, couverte de feuillards de zinc blanchis par l'air salin (Van der Meersch, Empreinte dieu,1936, p. 183): La lucarne n'ayant pas de châssis, il avait cloué dessus un morceau de feuillard provenant d'une déchirure de navire. Cette tôle laissait passer peu de jour et beaucoup de froid.
Hugo, Travaill. mer,1866, p. 168. Rem. La docum. atteste un emploi apposé avec valeur d'adj. Fer feuillard. Fer en minces feuilles. Support de poulie en fer feuillard (Robinot, Vérif., métré et prat. trav. bât., t. 5, 1928, p. 27). 3. TEXT. ,,Bande métallique étroite servant à lier les balles de coton pour éviter qu'elles ne se défassent en cours de transport`` (Dubuc, infra Bbg.). REM. Feuillardier, subst. masculin.Ouvrier confectionnant des feuillards, des échalas, etc. Fines tiges de châtaignier fendues en deux pour fabriquer les cercles de barrique; les feuillardiers les préparent durant l'hiver dans les taillis de châtaigniers du Périgord (Fén.1970). Prononc. et Orth. : [fœja:ʀ]. Ds Ac. 1835-1932. Étymol. et Hist. I. 1394 foillart « branche feuillue » (Hardouin, Trésor de vénerie, 499 ds T.-L.). II. 1. 1465 fueillart « branche de châtaignier fendu pour faire des cercles de tonneau » (Compt. de l'aumosn. de S. Berthomé, fo96 ro, Bibl. La Rochelle ds Gdf. Compl.); 2. 1783 p. anal. (Encyclop. méthod. Arts et métiers mécaniques t. 2, p. 745 : Feuillard [...] espèce de fer applati en verge carrée). Prob. empr. au langued. fulhard, fuiard (Mistral), qui est une déformation de l'a. prov. falhar (Levy Prov.) « branche fendue pour faire des cercles de tonneau », dér. du b. lat. *fallia (falla ds les gloses cf. TLL s.v. 176, 38), de fallere « tromper », synon. de fallacia « tromperie, artifice »; la déformation de falhar en fulhard est à attribuer à l'étymol. pop. qui a rattaché ce mot à folha « feuille », occ. mod. fueio (v. FEW t. 3, p. 391b). Fréq. abs. littér. : 10. Bbg. Dubuc (R.). Ét. terminol. sur certains termes de text. Banque Mots. 1973, no6, p. 187. − Thomas (A.). Nouv. essais 1904, p. 273. |