| FEUDATAIRE, subst. masc. A.− HISTOIRE 1. Titulaire d'un fief, dépendant à ce titre d'un suzerain. Tout feudataire pouvoit prendre les armes contre son seigneur pour déni de justice, ou pour vengeance de famille (Chateaubr., Ét. ou Discours hist.,t. 3, 1831, p. 382). − P. métaph., en appos. avec valeur d'adj. La nuit et ses étoiles feudataires (Verhaeren, Mult. splendeur,1906, p. 119). 2. Spéc. Grand feudataire. Vassal direct du souverain. Le roi de France (...) tenait beaucoup à sa suzeraineté sur les grands feudataires (Bainville, Hist. Fr.,t. 1, 1924, p. 61). B.− P. anal. Le libre commerce (...) est la « sainte-alliance » des grands feudataires du capital et de l'industrie (Proudhon, Syst. contrad. écon.,t. 2, 1846, p. 65).Liebermann (...) feudataire de l'impressionnisme français (Faure, Hist. art,1921, p. 236). − En appos. avec valeur d'adj. Le Roi [un lépreux], entouré de ses mendiants feudataires (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 229). Rem. On rencontre chez Chateaubriand un emploi adj. du mot. [En parlant d'un inanimé abstr.] Qui est le propre d'un feudataire, qui en a certaines caractéristiques. Préjugés feudataires (Génie, t. 2, 1803, p. 556). Prononc. et Orth. : [fødatε:ʀ]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1282 subst. pheudataire (in Doc. en français des Archives Angevines de Naples, éd. A. de Boüard, Paris, 1933-1935, II, 202 ds Fr. mod. t. 42, p. 279); 1387 feudataire (Preuves de l'hist. de Bourgogne, III, 125, édit. 1745 ds R. Hist. litt. Fr. t. 12, p. 701). Empr. au lat. médiév. feodatarius : fivatorius 1103 subst. ds Nierm.); dér. de feudum v. fief. Fréq. abs. littér. : 16. |