| FATUITÉ, subst. fém. Caractère du fat; satisfaction excessive et ridicule de soi-même. Plein de fatuité; se remplir de fatuité; un air, un ton, un sourire de fatuité. (Quasi-)synon. infatuation, contentement de soi, suffisance, vanité.Dans quel pays du monde la fatuité n'est-elle pas une ressource de l'amour-propre pour cacher la médiocrité naturelle? (Staël, Consid. Révol. fr.,t. 2, 1817, p. 371).J'ai connu Rodio, il était joli homme, peu d'esprit, peu d'intelligence, d'une fatuité incroyable (Courier, Lettres Fr. et It.,1807, p. 749):1. Les groupes se croisent en passant : la coquetterie des femmes et la fatuité des hommes échangent des sourires prometteurs contre des regards déjà victorieux, ce qui ne diminue en rien la réserve des unes et la patiente aspiration des autres; mais il faut bien crâner devant les camarades.
T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 282. − P. méton., vx. Propos ou actes résultant de ce défaut. Par toutes les fatuités inouïes qu'il étale dans le Moniteur, cet émigré [Louis Bonaparte] qui ne connaît pas la France, fait la leçon à la France! (Hugo, Nap. le Pt,1852, p. 30): 2. ... il la déshonorait [sa femme] par une tendresse publique assaisonnée de ces fatuités grossières dont le secret appartient à ces sauvages de France, vivant au fond des campagnes, et dont les mœurs sont encore peu connues malgré les efforts des naturalistes du roman.
Balzac, Ptes mis.,1846, p. 145. Prononc. et Orth. : [fatɥite]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1380 « sottise, folie » (Bers., T. Liv., ms Ste-Gen., fo47eds Gdf. Compl.); 2. 1688-96 « satisfaction excessive de soi, qui se manifeste de façon ridicule » (La Bruy., XII ds Littré). Empr. au lat. class. fatuitas « sottise », dér. de fatuus, fat*. Fréq. abs. littér. : 299. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 687, b) 444; xxes. : a) 360, b) 229. |